Congrès de pneumologie de langue française - Le dupilumab, alternative thérapeutique dans l’asthme sévère

15/02/2019 Par Corinne Tutin
Pneumologie

Les pneumologues espèrent améliorer le contrôle des 5 à 20 % d’asthmes sévères, avec de nouvelles biothérapies, comme le dupilumab, un anticorps monoclonal dirigé contre la sous-unité alpha du récepteur de l’interleukine 4.

Ce médicament bloque les voies de signalisation impliquant cette cytokine, mais aussi l’interleukine 13, deux cytokines intervenant dans l’inflammation de type Th2, laquelle concerne environ 50 % des asthmatiques. "La population cible de cette biothérapie pourrait être représentée par des malades avec un asthme se situant au palier 4 ou 5 de la classification Gina", a expliqué le Dr Myriam Delaunay, pneumologue au CHU de Toulouse. Ces patients nécessitent souvent de multiples traitements et parfois des biothérapies comme l’omalizumab, un anti-IgE dans l’asthme allergique, ou le mépolizumab, un anti-Il5 dans l’asthme éosinophilique. Un essai, randomisé contre placebo, mis en place chez 1 902 patients, a conclu à une réduction de près de moitié à un an du taux d’exacerbations sévères, après des injections sous-cutanées de 200 ou 300 mg de dupilumab toutes les 2 semaines (1). Après 12 semaines de traitement, une amélioration significative du VEMS a aussi été constatée (différence de 0,14 l par rapport au placebo à la dose de 200 mg). Le sous-groupe de patients avec un compte d’éosinophiles initialement supérieur à 300/mm3 tirait particulièrement avantage de ce traitement avec une réduction de près des deux tiers des exacerbations. Un autre essai, mené contre placebo chez 210 patients avec un asthme sévère cortico-dépendant, a aussi conclu à un important effet d’épargne cortisonique après 24 semaines d’injections toutes les 2 semaines de 300 mg de dupilumab. On observe en effet une réduction de la dose de corticoïdes de 70,1 % contre 41,9 % sous placebo (2). Les effets secondaires le plus fréquemment retrouvés avec le dupilumab sont une réaction au site d’injection (9 % contre 4 % sous placebo). Son administration peut également provoquer une hyperéosinophilie transitoire (14 % contre 1 % sous placebo) (2).

  1. Castro M, et al. N Engl J Med. 2018 ; 378 : 2486-2496.
  2. Rabe KF, et al. N Engl J Med. 2018 ; 378 : 2475-2485.

 

Etes-vous prêt à stocker des vaccins au cabinet?

Fabien BRAY

Fabien BRAY

Non

Je tiens à rappeler aux collègues que logiquement tout produit de santé destiné au public stocké dans un frigo, implique une traça... Lire plus

7 débatteurs en ligne7 en ligne
 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

Déserts médicaux
"J'ai à peu près la même aisance financière mais je travaille moins" : avec ses centres de santé, l'Occitanie...
17/12/2025
20
Podcast Médecine légale
Un homme meurt en sortant les poubelles : le légiste Philippe Boxho revient sur cette histoire "complètement...
23/09/2025
0
Histoire
"Mort sur table" : retour sur l'affaire des "médecins de Poitiers", qui a divisé le monde hospitalier
15/12/2025
3
Pédiatrie
Moins de médecins, moins de moyens, mais toujours plus de besoins : le cri d'alerte des professionnels de la...
06/11/2025
14
Infectiologie
Ces maladies insoupçonnées qui ont contribué à causer la perte de la Grande armée de Napoléon
21/11/2025
0
La Revue du Praticien
Diabétologie
HbA1c : attention aux pièges !
06/12/2024
2