Des allergies croisées avec des fruits et légumes apparaissent et sont difficiles à détecter.
L’allergie au cannabis n’est pas une nouveauté puisqu’elle a été décrite pour la première fois en 1971 avec la publication d’un premier cas d’allergie au Cannabis Sativa (chanvre indien), IgE dépendante. Ce qui est nouveau est l’apparition, depuis quelques années (2007) du « syndrome cannabis-fruit et légumes », qui correspond à des allergies croisées. En effet, le principal allergène du cannabis est le Can s 3. Cet allergène est particulièrement stable, résistant à la chaleur, et demeure fonctionnel dans le tractus gastro-intestinal. Il peut donc entrainer des réactions généralisées (urticaire, dyspnée et anaphylaxie) ; et peut également induire un syndrome oral. Or, il possède une structure chimique proche d'allergènes présents dans la famille des rosacées (pêche, pomme, cerise), la noisette, la tomate et parfois les agrumes (orange, pamplemousse). Plus récemment, a été démontrée une sensibilisation au cannabis pouvant engendrer une réactivité croisée avec des céréales, des boissons alcoolisées (bière et vin), le latex d’Hévea et le tabac. En outre, il semble que ce "syndrome cannabis-fruits et légumes" puisse aussi résulter d’une exposition passive au cannabis. Un patient sensibilisé au cannabis est donc susceptible de présenter une réaction à la consommation de nombreux aliments. La difficulté réside aussi au niveau diagnostique dans le fait que les patients sont plutôt réticents à admettre l’utilisation du cannabis. Cependant, il ne faut pas hésiter à se poser la question d’une sensibilisation au cannabis, d’autant que celles-ci semblent en forte augmentation ces dernières années. Le diagnostic repose sur le dosage des anticorps IgE spécifiques chanvre, des tests cutanés avec la matière primaire et des tests d’activation de basophiles. Des tests de provocation ne sont pas évidemment permis.
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