"Le nombre de cancers, qui augmente en France, est actuellement de l’ordre de 433 000 nouveaux cas par an ; et ils sont à l’origine d’environ 150 000 décès annuels", a rappelé en introduction Thierry Breton (directeur général de l’Institut national du cancer, INCa). Une progression liée aux évolutions démographiques et surtout au vieillissement de la population.
"Malheureusement, on constate aujourd’hui une situation non satisfaisante en termes de participation aux programmes nationaux de dépistage, même si l’adhésion de principe est bien là ; l’enjeu est de transformer les intentions en actes", a pointé Thierry Breton.
L’échec apparaît surtout patent pour le cancer colorectal avec seulement 34% de participation, celles pour les cancers du sein et du col de l’utérus étant respectivement de 47% (55 – 60% en tenant compte des dépistages individualisés) et de 40%. Alors que les objectifs minimaux souhaités tournent autour de 60 à 70%.
"Ce contexte nous a conduit à simplifier l’accès au dépistage et à faciliter la prise de rendez-vous quand il est nécessaire, au-travers d’actions nationales, territoriales et de terrain, en s’appuyant sur de nombreux acteurs de soins, comme les médecins traitants, les sages-femmes, les pharmaciens, les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS)…", poursuit Thierry Breton.
C’est ainsi par exemple qu’il va être possible de commander par Internet, sans numéro d’invitation, parfois égaré ou perdu, son kit de dépistage colorectal et le recevoir chez soi ; ou de le retirer chez son pharmacien en complément du médecin. S’y ajoutent des plateformes de prises de rendez-vous.
L’innovation du "aller vers"
Depuis le rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) en 2022, le dispositif d’envoi des invitations et des relances (par courrier postal, ou sous format dématérialisé via les comptes Ameli des assurés), auxquelles seront systématiquement annexées une liste de contacts agréés, a été repris par l’Assurance maladie pour ce qui est du régime général, la MGEN et la MSA gérant les envois à leurs assurés. Les Centres régionaux de dépistage des cancers vont dès lors se repositionner sur le suivi des personnes dépistées positives.
"Ce nouveau dispositif global, qui va mettre tout particulièrement l’accent sur le cancer colorectal, va s’appuyer à la fois sur un renforcement du système d’invitations et de relances (doubles) systématisé et sur des actions ciblées, individualisées, vers les personnes éligibles les plus fragiles et éloignées du système de soins pour leur proposer l’envoi d’un kit ou une prise de rendez-vous", a indiqué la Dre Catherine Grenier, directrice des assurés à l’Assurance maladie.
En pratique, sept plateformes d’appels sortants ont été mises en place à cette fin et 115 conseillers recrutés et formés, notamment à l’identification des freins au dépistage. Il est envisagé de contacter directement ainsi en 2024 environ 1,4 million de personnes en situation de fragilité.
"L’objectif de la stratégie décennale, a précisé Thierry Breton, est d’augmenter d’un million le nombre de dépistages réalisés d’ici 2025, soit une progression de 25 %." Ce dernier devrait être aussi facilité par la mise à disposition des médecins traitants, via Ameli Pro, de leurs listes de patients éligibles et non dépistés, cela à partir du premier trimestre de cette année.
De nouveaux dépistages à l’étude
D’autres dépistages organisés pourraient bientôt s’ajouter aux trois actuels. Il s’agirait à relativement court terme du dépistage du cancer du poumon utilisant le scanner spiralé à faible dose, pour lequel des réflexions sont en cours et un programme pilote mis en place cette année, avec une possible généralisation en 2025 ou 2026.
A moyen terme, le cancer de la prostate pourrait s’ajouter à la liste, sous réserve d’identifier un biomarqueur fiable, sur lequel travaille l’INCa, le PSA ne donnant la bonne réponse que dans 30% des cas environ.
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