Le cytomegalovirus (CMV) et la rubéole sont les deux virus responsables de surdité congénitale. L'impact de la rubéole est plutôt faible, la couverture vaccinale permettant d'éliminer cette étiologie la plupart du temps. En revanche, pas de vaccination contre le CMV et jusqu'à présent il n’existe pas de recommandations de la Société française de gynécologie et d’obstétrique dans le suivi de la femme enceinte. Pourtant, « le cytomégalovirus est fréquent et constitue la première cause de surdité non génétique et d’atteinte vestibulaire », a rappelé le Pr Natacha Tessier (Paris). Dans ses recommandations sur le diagnostic et traitement des infections virales en ORL, la SFORL a donc abordé cette pathologie.
Sur le plan diagnostique, une sérologie négative à la naissance innocentera le virus, seule la positivité dans les 3 premières semaines aura de la valeur mais reste à définir si l’infection est congénitale ou post-natale. Il est possible de rechercher le virus dans les urines, le sang, la salive ainsi que par le test de Guthrie.
Le dépistage systématique est à encourager au plus tôt au cours de la grossesse. Le Pr Tessier a insisté sur le fait que « le dépistage néonatal est intéressant mais insuffisant car il ne permet pas de déterminer le moment de l’infection. De plus, la surdité peut apparaître secondairement ». La SFORL recommande l'organisation par les pouvoirs publics d'un dépistage systématique du CMV au cours de la grossesse afin d’accompagner au mieux la prise en charge des enfants à la naissance.
Enfin, sur le plan préventif, il est indispensable d’informer les futurs parents sur les mesures d'hygiène pour éviter une infection à CMV.
Surdités brusques : penser au VIH
Concernant les surdités chez l’adulte, le Dr Eric Truy (Lyon), a expliqué que « dans 2/3 des cas de surdité brusque, on ne retrouve pas d’étiologies et les causes virales sont responsables de 12,8 % des surdités brusques ». Cependant il n'y a pas d’impact des résultats des sérologies virales sur l'évolution de la surdité, ni de modification de la prise en charge, il n'y a donc pas lieu d'effectuer des sérologies virales systématiques. Une exception cependant : le VIH. Le risque de surdité est multiplié par 2,1 chez les patients VIH positifs. Le Dr Truy a donc expliqué que « même si la surdité est exceptionnellement révélatrice de HIV, la prise en charge sera impactée, ce qui justifie une sérologie VIH en cas de surdité brusque ».
Enfin, il n'est pas recommandé d'adjoindre un traitement anti-viral que ce soit l'aciclivir ou le valaciclovir à la prednisone en cas de surdité brusque idiopathique.
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