L’atrophie pancréatique précède l’apparition du diabète de type 1

Les études d’autopsie et d’imagerie suggèrent que le pancréas d’adultes souffrant de diabète de type 1 est plus petit et pèse moins que celui de sujets qui n’ont pas la maladie. Afin de savoir si cette atrophie pancréatique survenait avant la survenue d’un diabète de type 1, une équipe américaine a examiné le poids du pancréas tôt dans l’histoire du diabète de type 1 chez des sujets à risque de diabète mais n’ayant pas encore la maladie et ayant simplement des auto-anticorps associés au diabète de type 1. Entre 2006 et 2012, 193 pancréas provenant de donneurs multi-organes décédés ont été examinés. L’information sur les antécédents était obtenue à partir des dossiers cliniques. Juste avant que le pancréas soit prélevé sur le donneur décédé, une recherche d’anticorps anti-GAD et anti-IAA était faite. Les pancréas de 23 sujets témoins sans diabète de type 1, de 8 donneurs sans diabète de type 1 mais porteurs d’anticorps anti-cellules d’îlot et de 20 diabètes de type 1 servaient de témoins. Sur les 55 donneurs, 46 étaient en mort cérébrale et 5 étaient des donneurs cœur-arrêté. Le poids moyen du pancréas était clairement inférieur chez les donneurs diabétiques de type 1 (44.9 g, IC95 % : 36-53.9) en comparaison de celui des donneurs non diabétiques mais porteurs d’anticorps (61.3 g, IC : 46.8-75.8, p = 0.02) et de celui des sujets non diabétiques, non porteurs d’auto-anticorps (81.4 g IC : 73-89.8). Le poids du pancréas diminue donc dès le début de la maladie auto-immune avant même que n’apparaisse le diabète de type 1, donc dès le moment où la présence d’auto-anticorps marque le début de la maladie autoimmune. L’atrophie pancréatique précoce semble donc une caractéristique du diabète de type 1 et contribue peut-être à l’apparition d’un diabète de type 1.