Infertilité masculine : élargissement des possibilités thérapeutiques de la varicocèle

15/12/2014

Embolisation et sclérothérapie supplantent la chirurgie. La varicocèle est une anomalie veineuse touchant un homme sur dix. "Un traitement est proposé aux hommes qui souffrent de symptômes (douleur, gêne) ou aux 20 à 25 % d’entre eux qui présentent un trouble de la fertilité, attesté sur le spermogramme", indique le Dr Thomas Forzini (Amiens). Deux techniques sont actuellement utilisées : la cure chirurgicale de varicocèle par abord direct ou laparoscopique (ligature de la veine spermatique) ou l’embolisation de ce vaisseau, grâce à des agents sclérosants, par voie rétrograde après abord fémoral. Après avoir analysé les données de l’Agence technique de l’information sur l’hospitalisation (Atih), Thomas Forzini confirme que l’embolisation prend désormais le pas sur la chirurgie en France (56,8% des 3 862 actes, contre 43,2% pour la chirurgie en 2013, alors qu’elle ne constituait que 39,8% des 3 626 actes pris en compte en 2006 contre 60,2% pour la chirurgie). Une étude descriptive (E. Bou Basr, Toulouse), entreprise chez 135 patients infertiles depuis un an avec une varicocèle, confirme, sur les 76 patients évaluables, l’équivalence de résultats entre embolisation et chirurgie subinguinale en termes de numération et de mobilité des spermatozoïdes. Mais un essai prospectif est en cours pour confirmer ces données. L’équipe de l’hôpital militaire de La Marsa en Tunisie propose une troisième technique : la sclérothérapie scrotale antérograde. Dans ce cas, un abord chirurgical est réalisé, et l’opérateur associe à la fois une ligature et une opacification par agents sclérosants de la veine spermatique par voie antérograde. Efficacité de la sclérothérapie scrotale antérograde Pour ces auteurs, qui l’ont testée auprès de 566 hommes avec une varicocèle symptomatique ou s’accompagnant d’hypofertilité, cette méthode donne des résultats comparables à ceux des autres techniques. "Réalisable en dix-sept minutes en moyenne, elle n’exige qu’une durée d’hospitalisation de dix-huit heures et débouche sur un taux de succès de 85%, quel que soit le grade de la varicocèle", indique le Dr H. Khouni (Tunisie). Une disparition de la douleur ou de la gêne scrotale a été relevée chez 48% des hommes ; l’oligospermie est passée de 43,2 à 25,5% et l’asthénospermie de 49 à 29,4%. Le taux de paternité chez les hommes hypofertiles était de 23,5%. On observe néanmoins quelques complications à type d’hypotrophie testiculaire. Le Dr Khouni explique que dans les 15 % d’échecs de la technique il est possible d’entreprendre une seconde sclérothérapie.

 
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