Liberté tarifaire, fin des certifs inutiles… Le diagnostic de la FMF pour "soigner la médecine française"
Pour le FMF, le constat est clair, la médecine française est malade. "Les hôpitaux sont surchargés, les cabinets en ville aussi. Les liens ville/hôpital et hôpital/ville sont déficients. La médecine ambulatoire trop limitée car mal paramétrée. Les professionnels de santé fuient car mal rémunérés et peu considérés. Tout cela existe depuis 20 ans. Mais aucun dirigeant politique n’a voulu écouter tous les professionnels de santé hospitaliers ou libéraux qui le disaient arguant la faute des professionnels eux-mêmes", s'agace le syndicat.
La FMF formule donc des propositions autour de six axes majeurs. Le premier s'adresse au libéral qu'il faut "libérer" en organisant "un Ségur de la ville". "La santé est un investissement et non une dépense", rappelle le syndicat qui souhaite que la médecine repose sur ses deux jambes à savoir le libéral et l'hôpital. Il faut remettre la médecine libérale au cœur du système de santé pour un meilleur accès aux soins, préconise la FMF qui estime que tous les patents doivent être vus en médecine de ville. "L’hôpital doit être et rester le troisième recours", estime le syndicat.
Pour la FMF, la médecine n’est plus uniquement un acte mais une prise en charge globale, tant au niveau du patient de la patientèle que de la population dans son environnement et dans la société. Elle veut redonner les moyens de travailler aux professionnels de santé et aux médecins en particulier et souhaite que soit établie une rémunération au tarif européen. "Le tarif horaire médical doit être à 200 euros minimum pour TOUS les médecins, pour avoir du personnel (2 ETP) et du matériel de façon pérenne", demande le syndicat qui souhaite également que soit autorisé un espace contrôlé de liberté tarifaire pour tous.
Il est indispensable pour le syndicat de "simplifier au lieu de complexifier les exercices des professionnels de santé pour gagner du temps soignant". La FMF recommande de booster la formation initiale en augmentant les stages en libéral pour tous les professionnels de santé. La maîtrise de stage doit être encouragée en formant plus de médecins et en les indemnisant. Le syndicat veut faciliter l'installation des praticiens en généralisant le guichet unique administratif et créant des possibilités d'exercice mixte.
Journée enfants malades, certificats qui embolisent les consultations, les arrêts de travail de moins de trois jours qui ne donnent pas droit aux indemnités journalières… La FMF veut supprimer les "demandes inutiles".
"Avoir confiance dans les professionnels de santé, les respecter, les écouter, les protéger" est aussi un axe essentiel pour le syndicat. "Il faut, dans les années à venir, permettre aux médecins de se reconnaître dans leur métier, d’avoir une vie de femme et d’homme épanouis", estime la FMF. Pour cela, il faut commencer par respecter des temps de repos ou encore assurer la sécurité des médecins et autres professionnels de santé sur leur lieu d’exercice et lors des visites.
Il faut également améliorer la protection sociale des médecins avec une meilleure prise en charge des invalidités, maladies professionnelles et accidents du travail.
Enfin, la FMF insiste sur l'importance de remettre la déontologie au cœur du système de santé. "La médecine ne doit pas être exercée comme un commerce. Les investisseurs et structures lucratives ne doivent pas être parties prenantes de la médecine et du soin", rappelle le syndicat.
"L’organisation des années 50 est dépassée : fini le tout hôpital qui est devenu le maillon faible et très onéreux. La médecine préventive doit être priorisée. La médecine libérale doit être au cœur de la médecine pour sauver l’hôpital. Mais pour y arriver, on doit lui en donner les moyens", conclut le syndicat.
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