Après les syndicats de spécialistes, MG France suspend à son tour sa participation aux négos
A la suite des annonces de Gabriel Attal sur la santé, ce samedi 6 avril, le syndicat MG France a indiqué suspendre à son tour sa participation aux négociations conventionnelles. Quatre syndicats de spécialistes avaient déjà interrompu tout dialogue avec la Cnam, poussant cette dernière à reporter la cinquième séance multilatérale prévue le jeudi 4 avril.
Rien ne va plus entre les médecins libéraux et les pouvoirs publics. Après l'UFML, la FMF, le SML et Avenir Spé – Le Bloc, c'est au tour du syndicat MG France de suspendre sa participation aux négociations conventionnelles. Le syndicat, attaché au dialogue conventionnel, a pris cette décision après les annonces du Premier ministre sur la santé, ce samedi, dans la presse régionale.
Accès direct aux spécialistes, aux kinésithérapeutiques, dispensation d'antibiotiques par les pharmaciens, menaces de réintroduction des gardes obligatoires, taxe lapin… Les mesures visant à améliorer l'accès aux soins évoquées par Gabriel Attal n'ont pas convaincu les syndicats, qui ont unanimement dénoncé une forme d'immixtion politique dans le dialogue conventionnel, déjà en mauvais point.
"Au moment précis où les syndicats médicaux représentatifs et l'Assurance maladie cherchent désespérément par la négociation les moyens de sauver un système de santé en grand danger, dans un contexte économique qui ne permet pas l'erreur, le contournement de leurs efforts par le Gouvernement compromet gravement l'édifice conventionnel", s'est insurgé MG France un communiqué.
Il juge les mesures présentées par le chef du Gouvernement "le plus souvent illusoires, souvent démagogiques et parfois dangereuses". "Qui peut croire que les patients résidant dans des déserts médicaux trouveront plus facilement un endocrinologue ou un chirurgien qu'un médecin généraliste ? Qui peut penser que l'accès direct au kinésithérapeute va faciliter la prise en charge des patients âgés, peu mobiles, polypathologiques qui en ont pourtant le plus besoin ?", interroge sévèrement le syndicat.
Le premier syndicat de médecins généralistes pointe une forme de court-circuitage du médecin traitant. "C'est clairement une attaque contre notre rôle dans le système de soins, avec une dérégulation qui ne va profiter qu'aux gens riches, peu malades et qui connaissent le système", a fustigé sa présidente, la Dre Agnès Giannotti, interrogée par Le Parisien. C'est pourquoi il a décidé de suspendre sa participation aux négos, "dans l'attente de clarifications et d'engagements forts sur le médecin traitant, le parcours de soins et le devenir du système conventionnel". Rappelons que sans la signature de MG France, il n'y aura pas d'accord conventionnel.
"L'importance du médecin traitant est essentielle", répond Valletoux
"On ne court-circuite personne", a réagi le ministre délégué à la Santé, Frédéric Valletoux, ce lundi matin sur franceinfo, répondant ainsi au syndicat MG France. "L'importance du médecin traitant est essentielle. Notre système est bâti autour de ça. On ne peut faire monter en compétences des autres professionnels que si on assure et on reconnaît le rôle du médecin traitant", a-t-il martelé, précisant que le médecin traitant "est la tour de contrôle qui garantit la qualité du parcours de soins". "Le médecin généraliste est le seul soignant qui a une vue globale sur le patient […] Ce n'est pas un pharmacien qui va avoir ce regard global. On ne confond pas les rôles", a assuré l'ancien président de la FHF. Mais "l'accès direct est une question qui doit être posée sans tabou", a estimé Frédéric Valletoux.
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