Médecins et chercheurs demandent la création d’un "plan national contre la désinformation médicale"
Dans une tribune publiée dans L’Express, le 29 janvier dernier, plusieurs sociétés savantes et représentants des professionnels de santé se réunissaient pour "mettre fin à la propagation impunie de fausses informations médicales". Lundi 5 février, des "médecins, chercheurs et professionnels de santé" ont voulu aller plus loin en lançant une pétition.
Ils demandent "la mise en œuvre d’un plan national contre la désinformation médicale qui associe l’ensemble des autorités compétentes (ministères, autorités de régulation, Ordres professionnels…) et les représentants des professionnels de santé". Cette initiative doit permettre de "mettre en application effective l’ensemble des dispositions existantes et, le cas échéant, de procéder à l’évolution de la législation, notamment par la création d’un délit de mise en danger de la santé publique par diffusion de fausses informations". Ils appellent également "à une régulation plus stricte des réseaux d’information pour protéger les citoyens".
Contradiction avec des études épidémiologiques
Dans le texte de la pétition, les auteurs indiquent être "très préoccupés par les dérives constatées sur les réseaux sociaux et dans certains médias à grande audience, qui partagent et diffusent de fausses informations scientifiques et médicales", notamment au sujet des vaccins contre le Covid-19. "Nous avons entendu qu’[ils] seraient inefficaces, ou pire, responsables de cancers ou de la maladie de Creutzfeldt-Jakob alors qu’aucune donnée épidémiologique ne rapporte une quelconque augmentation de ces maladies en lien avec la vaccination." Ou encore que "les vaccins anti-Covid sont responsables d'AVC ou d'infarctus du myocarde, en contradiction avec plusieurs études épidémiologiques".
Ces informations erronées sont source de "confusion" et de "peur" pour le grand public, rappellent les auteurs de la pétition. Ils précisent que toute information médicale doit "reposer sur des données solides issues de la science". En ce qui concerne les cas de thromboses graves chez des sujets jeunes, les auteurs de la pétition rappellent que l’utilisation du vaccin "a été suspendue sans que jamais rien ne soit caché au public".
A l’heure où nous écrivons cet article 1 621 personnes ont signé la pétition. Parmi eux, Agnès Buzyn, ancienne ministre de la Santé, le Dr Jérôme Marty, président de l’Union française pour une médecine libre, le Dr Franck Devulder, président de la Confédération des syndicats médicaux français, le Dr Patrick Gasser, président d’Avenir Spé, le Dr Raphaël Dachicourt, président de Reagjir ou encore Arnaud Robinet, président de la Fédération hospitalière française.
Pour rappel, l'Assemblée nationale doit débattre sur un projet de loi sur la lutte contre les dérives sectaires ce mois-ci.
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