
La santé, premier secteur touché par l'absentéisme
L'absentéisme a concerné 53% des salariés du secteur de la santé en 2024, relève un baromètre publié par Malakoff Humanis ce jeudi 5 juin.

49%. C'est le pourcentage de jeunes actifs qui se sont vu prescrire au moins un arrêt maladie en 2024, relève le baromètre annuel de l'absentéisme publié par le groupe de protection sociale Malakoff Humanis ce jeudi. C'est 7 points de plus que la moyenne des salariés (42%). Cette étude, menée depuis 2016, a été réalisée par l'Ifop auprès d'un échantillon représentatif composé de 400 dirigeants d'entreprise et 3000 salariés du secteur privé, du 6 au 30 janvier 2025.
Depuis 2019, l'absentéisme des moins de 30 ans pour raison médicale a progressé de 3 points, là où celui de l'ensemble des salariés est resté stable, bien qu'à un niveau élevé. Les 50-59 ans (34%) et les 60 ans et plus (26%) semblent moins concernés par ce phénomène. A contrario, les managers sont particulièrement sujets à l'absentéisme (53%).
Le baromètre montre, par ailleurs, que le secteur de la santé est le plus touché. Le taux d'absentéisme s'élève à 53% dans ce secteur. Viennent ensuite les secteurs de l'industrie (44%), du BTP, en forte augmentation (48%), du commerce (40%), du transport (38%) et des services (39%).
Stabilité des arrêts multiples
On observe également une stabilité des arrêts multiples. 42% des salariés – tous secteurs confondus – ont été arrêtés au moins deux fois en 2024, comme l'année précédente. Ce taux est plus important chez les jeunes (48%), en hausse de quatre points depuis 2019.
Les arrêts courts, de 1 à 3 jours, progressent de 2 points par rapport à l'an dernier (30%), tandis que les arrêts de 4 à 30 jours ont chuté de 3 points (60%). Les arrêts longs demeurent stables (10%). Leur durée était en moyenne de 81 jours. La moyenne de jours prescrits, au global, s'est élevée à 15 jours, contre 17 jours l'année précédente (12 jours pour les jeunes, 23 pour les 50 ans et plus).
A noter que 25% des salariés ayant eu un arrêt long ont eu des signes avant-coureurs. Par ailleurs, 31% d'entre eux avaient déjà eu d'autres arrêts pour le même motif.
Les troubles psychologiques, deuxième motif d'arrêt
S'agissant des motifs d'arrêts maladie, les maladies dites "ordinaires" (grippe, rhume, angine, gastroentérite, Covid…) arrivent en première position. Elles concernent 40% des arrêts. Viennent ensuite les troubles psychologiques (16% des arrêts), les troubles musculosquelettiques (14%), les accidents et traumatismes (13%), les chirurgies et opérations non liées à un accident (6%), les maladies chroniques et graves (4%). 6% des arrêts sont liés à des motifs divers tels que des troubles gynécologiques, un arrêt pathologique prénatal, etc.
Les troubles psychologiques touchent particulièrement les jeunes. 22% des jeunes salariés ayant eu un arrêt en 2024 l'ont eu pour motifs psychologiques : dépression, anxiété, stress, épuisement professionnel, troubles alimentaires…
Les arrêts courts sont essentiellement liés à des maladies ordinaires (62%). Les arrêts compris entre 4 et 30 jours sont dus à 35% à des maladies ordinaires et à 19% à des troubles psychologiques. Enfin, un arrêt long sur 4 est lié à des troubles psychologiques. S'agissant des arrêts pour motif psychologique, les salariés pointent avant tout les exigences de leur travail et les pratiques managériales, souligne l'étude.
Les demandes d'arrêts auprès d'un médecin en hausse
20% des salariés – tous secteurs confondus – ont demandé explicitement un arrêt maladie à leur médecin, contre 14% l'année précédente. Là encore, les jeunes ont été plus nombreux à faire cette demande (27%, +11 points depuis 2019). "Une piste d'explication est que pour les moins de 30 ans la santé est un sujet moins tabou que chez les générations précédentes. Ils parlent plus ouvertement à leurs soignants", analyse Anne-Sophie Godon-Rensonnet, directrice de l'accompagnement social et la prévention en entreprises chez Malakoff Humanis.
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