Injections forcées et cellules pleines de détritus : le quotidien des prisonniers de Château-Thierry

11/08/2017 Par Fanny Napolier

Un exercice de la psychiatrie "plus coercitif que soignant" et des conditions d'hygiène déplorables. Voilà en quelques mots l'état des lieux dressé, dans un rapport, de la maison centrale de Château-Thierry.

Des contrôles ont eu lieu à deux reprises en 2015 à la maison centrale de Château-Thierry, dans l'Aisne. Le rapport du Contrôleur général des lieux de privation de liberté dénonce des conditions de détention indignes. Le document, publié fin juillet, dénonce un "exercice de la psychiatrie plus coercitif que soignant et contraire à la déontologie" au sein de la maison centrale. Cette prison qui accueille des personnes "inadaptées à la détention ordinaire", mais qui ne sont pas prises en charge en milieu hospitalier. Selon le document, 80 à 90% des 74 détenus qui s'y trouvaient au 30 mars 2015 "relèveraient de l'hôpital psychiatrique" s'ils étaient libres, en raison de leurs états psychotiques graves. Les contrôleurs ont constaté le recours "fréquent" à une "pratique illégale" depuis 2011 : les injections forcées, avec l'aide de surveillants équipés de tenues pare-coups et de boucliers.  Les contrôleurs donnent l'exemple d'un patient pour qui une telle piqûre a été "prescrite et réalisée sans qu'un médecin ne l'ait ausculté ni même rencontré". Un détenu leur a confié : "Je ne dis rien, je ne revendique pas, par crainte d'être piqué". Les contrôleurs décrivent une équipe sanitaire insuffisante et "livrée à elle-même". "Aucun psychiatre n'est présent les mardis, jeudis et vendredis matin. Le chef de pôle, censé assurer une consultation d'addictologie par semaine, a vu douze patients en 2013 et aucun en 2014. Il ne se rend que très exceptionnellement" dans la prison, lit-on dans le rapport. Le document contient par ailleurs des photos de cellules jonchées de détritus, occupées par des personnes en état "d'incurie, voire de prostration". Les contrôleurs ont aussi relevé des "odeurs pestilentielles". Sollicité par l'AFP, le ministère de la Justice n'a pas donné suite. [Avec AFP]

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