Plus de 240 millions. C’est le chiffre impressionnant de doses de vaccins anti-Covid qui auraient dépassé leur date limite d’utilisation et qui auraient de fait été jetées, selon un bilan réalisé par la société d’analyse de données de santé Airfinity, rapporté par Le Monde. Parmi ces doses : 73% seraient de Pfizer, 18% d’AstraZeneca. Rien qu’en France, ce sont 218.000 doses, uniquement d’AstraZeneca, qui ont périmé depuis le début de la campagne vaccinale, selon la direction générale de la Santé, qui s’est exprimée auprès du quotidien national.
Ce premier inventaire serait néanmoins largement sous-estimé, note le quotidien, “faute d’information sur les doses données aux pays pauvres”. La problématique étant que les pays riches ont parfois fourni des doses aux pays pauvres - par le biais d’arrangements bilatéraux ou du programme Covax -, juste avant qu’elles ne se périment. Selon l’enquête menée par Le Monde et une équipe internationale de journalistes, “les pays riches se sont retrouvés avec des excédents de vaccins sans avoir anticipé les obstacles juridiques et logistiques associés aux dons ou aux reventes”.
Le quotidien national évoque également les dommages collatéraux, prenant comme exemple le cas du Nigéria : en octobre 2021, le pays n’a d’autre choix que d’accepter les donations de 2,6 millions de doses d’AstraZeneca à durée de vie limitée. Résultat : seulement 1,53 millions de doses ont pu être injectées à temps, et le reste a été enfoui, avec ce que cela comporte comme risque de pollution des sols et des eaux souterraines. Le Monde précise néanmoins qu’en France, ce type de déchet est incinéré.
[Avec Le Monde]
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