
Vague 2 du Ségur du numérique : ce qui va changer pour les professionnels de santé
À l’occasion d’une conférence de presse jeudi 27 février, le ministère de la Santé a lancé officiellement la vague 2 du Ségur du numérique. Elle comprend notamment deux nouveaux dispositifs concernant l’imagerie médicale et la médecine de ville.

Jeudi 27 février, le ministère de la Santé organisait une conférence de presse pour lancer officiellement la deuxième vague du "Ségur du numérique". Ce programme doit permettre de généraliser le partage fluide et sécurisé des données de santé entre professionnels et usagers "pour mieux soigner et faire de la prévention personnalisée", rappelle Hela Ghariani, co-responsable de la Délégation du numérique en santé (DNS). Il a pu bénéficier "d’un investissement de plus de deux milliards d’euros", poursuit-elle.
La première vague consistait à faire en sorte que les patients activent leur compte Mon espace santé. Cette étape a, à l’heure actuelle, été effectuée par plus de 18 millions de Français. Cette première vague avait aussi pour but d’incorporer les documents et les informations des patients sur leur compte. "Aujourd’hui on a un document sur deux, produit en France, qui est envoyé aux patients via Mon espace santé, comme des prescriptions de médicament ou des résultats d’examen", indique-t-elle.
Trois objectifs
Si la première vague était axée sur Mon espace santé, la deuxième doit quant à elle permettre "d’accompagner les professionnels [pour qu’ils] puissent accéder facilement à l’historique médical de leurs patients", résume Hela Ghariani. Elle est, ainsi, répartie en trois objectifs. Le premier consiste à "faciliter la consultation des informations dans Mon espace santé". Le deuxième concerne "l’intégration des documents". Enfin, il faut s'assurer que les logiciels "soient à un niveau minimum de sécurité", précise Benjamin Luciani, directeur du programme Ségur, au sein de la DNS.
La deuxième vague doit aussi permettre le déploiement des premiers dispositifs dédiés à l’imagerie et à la médecine de ville. Dans ces deux secteurs, les professionnels de santé pourront découvrir des mises à jour progressives de leurs outils numériques.
De nouvelles fonctionnalités
Côté médecine de ville, l’objectif est de simplifier les consultations et de réduire leur temps. "On [vient ajouter] un certain nombre de fonctionnalités dans les logiciels", rapporte Benjamin Luciani. Par exemple, sans avoir à cliquer quelque part, le médecin doit pouvoir savoir, lorsqu’il ouvre son dossier patient, si son patient a déjà activé son compte Mon espace santé, s’il a déjà donné son consentement et que le médecin l’a recueilli, si son compte est déjà alimenté en document ... "[Le médecin doit pouvoir] procéder directement depuis mon logiciel sans devoir ouvrir un autre logiciel, se ré-authentifier...", explique-t-il.
D’après les remontées de professionnels lors de la première vague, certaines fonctionnalités devaient être améliorées, comme la qualification de l’Identité nationale de santé (INS), ou la retranscription des notes de vaccinations qui sont remontées directement dans le carnet de vaccination dans Mon espace santé. Grâce aux mises à jour prévues dans la deuxième vague du Ségur du numérique, ces éléments ont pu être améliorés. La généralisation de l’ordonnance numérique va aussi être accélérée. "La première vague avait, en effet, déjà permis de rendre les logiciels conformes techniquement, mais il y en a encore beaucoup trop en cours ou en fin de tests avec l’Assurance maladie. En vague deux, on vient accélérer tout ça", indique Benjamin Luciani.
La DRIMbox
Pour le secteur de l’imagerie, la deuxième vague du Ségur du numérique va permettre la création d’un réseau national de partage fluide et sécurisé des images médicales. "Chaque structure d’imagerie dispose de données. Elles viennent chacune se connecter à ce réseau de partage avec une passerelle qu’on appelle la DRIMbox, c’est ce qu’on va financer auprès des professionnels de santé, résume Benjamin Luciani. Une fois que tout le monde est connecté, l’accès aux images se fait en venant interroger le profil Mon espace santé du patient. Il va disposer d’un pointeur, qui permettra ensuite d’accéder à l’image, là où elle se trouve initialement, c’est-à-dire qu’on ne va pas dupliquer l’image dans Mon espace santé."
Ce dispositif est "inédit, il n’y a aucun pays, à part la France, qui a réussi à le faire à l’échelle nationale", souligne Benjamin Luciani. Il s’adresse plus particulièrement aux professionnels de structures d’imagerie et de médecine nucléaire. Dans la pratique, lorsque les professionnels auront une DRIMbox installée dans leur cabinet et leur système d’information radiologique (RIS) mis à jour via la deuxième vague du Ségur du numérique, les consultations de Mon espace santé "seront facilitées directement depuis le logiciel du professionnel, il n’aura pas à se ré-authentifier. Ils pourront aussi accéder aux documents et aux imageries médicales et classer plus facilement les documents reçus par messagerie dans Mon dossier patient", indique Benjamin Luciani.
Les professionnels de santé pourront ainsi "prendre en compte l’historique des examens d’imagerie, afin d’éviter des examens redondants", poursuit-il. Concernant les médecins spécialistes, qui ont besoin d’accéder aux images, "ils pourront aussi les consulter. C’est porteur de plein promesses pour certains parcours de soin et certains dépistages comme celui du cancer du sein", ajoute Benjamin Luciani.
Un premier temps sera consacré jusqu’à mai 2026 pour développer et référencer toutes les solutions et dispositifs. Une deuxième période, allant jusqu’à mi-2027, sera dédiée au déploiement des solutions pour les professionnels.
La sélection de la rédaction
Allez-vous fermer votre cabinet le 12 mars prochain contre les violences faites aux soignants ?
Francois Laissy
Oui
Si j'étais encore en activité, oui je fermerai par solidarité confraternelle avec tous ceux qui ont été agressés physiquement ou v... Lire plus