
Généraliste, il lance un club où les médecins peuvent débattre des innovations
Alors que la question de l’intelligence artificielle (IA) divise les médecins, le Dr Jean-Luc Caniggia, généraliste, a décidé de fonder iA4Med. Chaque mois, pendant une heure, les praticiens pourront comprendre comment fonctionne une innovation, un outil numérique, etc. Et débattre de son utilité.

Années 1970-1980. Les clubs informatiques animés par les Postes téléphoniques de télécommunication (PTT) sont en pleine expansion. À cette époque, les passionnés de technologie se retrouvent pour partager leurs nouveaux tuyaux et échanger sur les derniers programmes sortis. C’est ce souvenir que le Dr Jean-Luc Caniggia, 63 ans, médecin généraliste à La Réunion, a voulu faire revivre en fondant iA4Med.
En décembre dernier, il évoque pour la première fois iA4Med, "un club de rencontres entre personnes qui sont interpelées par l’IA en médecine", présente-t-il. Féru de technologie, il a notamment été ingénieur informatique pour Apple computer pendant huit ans, avant de se tourner vers la médecine, à la fin des années 1990.
Avec iA4Med, le généraliste veut réunir des médecins un jeudi par mois pour "présenter et débattre autour d’une innovation". Les réunions se tiennent à distance via Zoom, de 13 à 14 heures. "En une heure, assis devant son écran, c’est tout à fait faisable", confie le Dr Caniggia. Il suffit aux médecins de s’inscrire en ligne via le site internet.
Une présentation et un débat
L’heure est découpée en trois parties. "Si on prend l’exemple de Nabla [un logiciel qui retranscrit l’échange entre le patient et le soignant et ainsi rédige entièrement le compte-rendu, NDLR] pendant les 30 premières minutes, on va parler de comment on fait de la reconnaissance vocale. Ensuite, on présente tous les logiciels qui utilisent ces outils, parce qu’il n’y a pas que Nabla. Enfin, on prend l’exemple de Nabla, on donne la parole à un médecin qui l’a essayé. On lui demande son avis. Est-ce que c’est un outil pratico-pratique et est-ce que ça vaut le temps et l’argent qu’on doit y consacrer en tant qu’utilisateur ?", explique le généraliste.
Pour les outils qui ne sont pas encore sur le marché, Jean-Luc Caniggia est "en train de convier des éditeurs", qui viendraient faire eux-mêmes la présentation de leur produit. "Une fois qu’ils ont terminé, on coupe leur micro et nous on débat entre médecins sur est-ce que cette innovation vaut le coup ?"
Des réunions gratuites
Si le médecin met un point d’honneur à ce que ces réunions soient gratuites, il insiste également sur le fait qu’il n’y a "aucun labo derrière tout ça". "C’est complètement désintéressé", comme l’étaient les clubs informatiques il y a quelques années.
Pour l’heure, le Dr Caniggia réserve ces réunions à tous les médecins, mais il n’exclut pas de les ouvrir à d’autres professionnels de santé si ces derniers le souhaitent. "Si j’ai un kiné qui dit être intéressé par la prise de note automatisée parce que dans son métier il en a besoin, il est le bienvenu", assure-t-il.
Si iA4Med n’en est encore qu’à ses débuts, le médecin ne s’empêche pas de voir grand, avec des tests interactifs. "Si ça prend, pourquoi ne pas faire des réunions plus longues où on mettrait vraiment les mains dans le cambouis", espère le généraliste. Un médecin pourrait, par exemple, intervenir pour un sujet sur l’interprétation d’un ECG. "Il en ferait la démonstration et mènerait un atelier où chacun pourrait mener son ECG pour voir comment le logiciel l’interprète, et voir si ça lui apporte quelque chose ou pas."
Une quarantaine de médecins attendus
La toute première réunion d’IA4Med a lieu ce 23 janvier. "On sera une quarantaine de médecins", annonce fièrement le fondateur. Pour cette édition, le Dr Caniggia prévoit de faire une présentation de ce qu’est l’IA en médecine. "Je vais me cantonner à expliquer : comment ça marche ? Qu’est-ce qu’il y a dessous sans rentrer dans la mathématique", précise-t-il. Le médecin abordera également les questions entourant l’IA telle que "l’écologie, la confidentialité, l’éthique, la responsabilité médicale…"
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