Feuille de route du numérique en santé : ce qui vous attend

17/05/2023 Par M.G.
E-santé
Le ministre de la Santé, François Braun, a dévoilé la nouvelle feuille de route du numérique en santé, concernant entre autres l’outil “Mon espace santé”. 
 

Le Gouvernement a publié, ce mercredi 17 mai, sa nouvelle feuille de route du numérique en santé. L’enjeu maintenant est “celui de la systématisation et de la démocratisation des usages du numérique en santé, pour qu’il entre, et se fasse une place dans le quotidien de nos concitoyens et des professionnels”, avance François Braun, convaincu de l’importance de cette “révolution numérique”. Grâce à 330 contributions, 100 apports complémentaires d’entreprises et d’associations, le Gouvernement a pu concevoir les fondations de ce plan pour le numérique en santé, reposant sur quatres enjeux majeurs. 

Le premier enjeu aborde la prévention “active et personnalisée”, incarnée par “Mon espace santé”, surnommé le “carnet de santé du XXIe siècle” par François Braun. Le ministre de la Santé précise que ce service est “déjà opérationnel pour 65 millions de Français, et plus de 10 millions de documents” y sont ajoutés chaque mois. Chaque bébé qui naît dispose également d’un “espace santé”. Et à partir de la fin de l’année, plusieurs éléments présents sur le carnet de santé “physique” de l'enfant seront intégrés à "Mon espace santé". Cet outil permet “à chacun d’être véritablement acteur de sa santé, d’avoir la main sur ses données, de suivre son état de santé”, poursuit François Braun. Pour les patients français se faisant soigner en Europe, le dispositif est prévu pour que les professionnels de santé européens puissent également consulter l’”espace santé” du patient français, si ce dernier l’y autorise. En effet, le ministre de la Santé insiste pour “toujours laisser la main au citoyen sur ses données" et "en préserver la confidentialité”. 

À partir de l’année prochaine, “les premiers parcours numériques articulés entre Mon espace santé, Santé.fr et Ameli” seront opérationnels, annonce-t-il. “Je souhaite que chacun, depuis un espace numérique unique, puisse avoir accès à ses démarches de santé, à l’information et à la gestion de ses droits d’assurance et de couverture, depuis un tableau de bord global”, assure le ministre. À partir du mois de mai, il annonce vouloir lancer les premiers usages de la messagerie Mon espace santé “pour l’envoi d’ordonnances aux pharmaciens”, afin qu’en 2024 cette messagerie soit effective entre les professionnels de santé. Le Gouvernement a pour objectif que 40 000 médecins aient déjà commencé à utiliser la nouvelle ordonnance numérique, d’ici fin 2024. Également, le Gouvernement estime que la Cnam devra être en mesure d'envoyer les premières notifications personnalisées de prévention via ce service cette même année. 

Pour fin 2026, le Gouvernement souhaite que près de 50 applications puissent être associées à Mon espace santé, pour que les données y soient incluses. Parmi elles, AP-HP Espace Patients, Ameli, Doctolib, Sante.fr, Tabac Info Service, Vidal Ma Santé,Withings Health Mate… À cette même échéance, une autre application sera mise en place : la carte vitale. Grâce à ce dispositif, plus besoin de montrer la carte verte, il suffira d’utiliser son téléphone. Le dispositif est déjà en expérimentation dans plusieurs départements. Elle devrait être effective partout en France.

Le Gouvernement reconnaît également que 13 millions de Français ne sont “pas tout à fait à  l’aise avec ces solutions numériques”. Pour cela, François Braun assure qu’un “très haut niveau d’exigence sur la mise en accessibilité” de ces solutions numériques a été mis en place et “10 000 médiateurs au numérique en santé” seront formés “d’ici juin 2026”, promet-il. 

Le deuxième enjeu de cette “révolution numérique” repose sur le travail des professionnels de santé. L’objectif est de “faciliter leur travail, améliorer leurs conditions d’exercice et leur faire gagner du précieux temps soignant”, poursuit le ministre, en déchargeant “de nombreux actes administratifs chronophages” et en fluidifiant les procédures. François Braun souhaite que Mon espace santé soit directement intégré “aux logiciels métier en ville et en établissement”. Afin que cela soit efficace, une “formation au numérique” sera proposée aux “formations initiales du sanitaire, du social et du médico-social”, d’ici 2027. “Je veux que les professionnels puissent accéder en un clin d’œil à tout l’historique médical de leurs patients, avec, notamment, d’ici 2025 l’accès aux comptes rendus d’imagerie, pour visualiser des examens réalisés n’importe où sur le territoire”, assure François Braun. Les logiciels utilisés par les professionnels de santé sont également en train d’être mis à jour. Enfin, le Gouvernement veut généraliser l'usage de Pro Santé Connect, qui permet aux praticiens de se connecter avec un identifiant unique à différents téléservices, comme l'Assurance maladie. 

Le troisième enjeu du numérique en santé concerne les zones sous-denses. Le Gouvernement insiste sur l’intérêt de la télémédecine et ses avantages face à cette problématique. La santé digitale est “un outil concret pour l’accès aux soins, particulièrement dans les zones plus isolées ou moins denses en professionnels de santé”, indique le ministre. “D’ici 2025, je souhaite qu’un million de patients chroniques aient pu bénéficier d’au moins un acte de télésanté dans leur parcours”, poursuit-il.  

Enfin, la feuille de route prend en compte un dernier point lié aux risques de cette digitalisation de la santé. “Une feuille de route spécifiquement dédiée aux données de santé sera d’ailleurs construite d’ici la fin de l’année”, annonce François Braun. En décembre dernier, il a installé un “comité de pilotage interministériel” sur la cybersécurité des établissements de santé. “Je veux qu’ils [les établissements de santé, NDLR] consacrent, au plus tard en 2027, en moyenne au moins 2% de leur budget au numérique dont 10% sur la cybersécurité, et que des exercices de crise cyber soient réalisés, au moins une fois par an”, confie le ministre. 

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