Doctolib condamnée à 4.6 millions d'euros d'amende pour pratiques anticoncurrentielles
La société Doctolib a été condamnée par l'Autorité de la concurrence à une amende de 4,6 millions d'euros pour des pratiques anticoncurrentielles. Cette sanction est tombée à l’issue d’une procédure entamée en 2019. La société a annoncé qu'elle allait faire appel.
Doctolib, qui vend ses services aux soignants, "a délibérément mis en œuvre plusieurs pratiques anticoncurrentielles (...) répondant à une stratégie anticoncurrentielle globale, structurée et cohérente visant à verrouiller les marchés concernés et évincer les entreprises concurrentes", a indiqué dans un communiqué l'Autorité de la concurrence, qui a sanctionné ce jeudi 6 novembre l'entreprise d'une amende de 4.6 millions d'euros. La société a annoncé faire appel de cette décision qui "présente une lecture erronée de notre activité et de notre secteur".
Doctolib est visée pour son activité sur ses marchés phares de la prise de rendez-vous en ligne, et de la téléconsultation, qu'elle domine très largement selon les chiffres de l'Autorité : "de 70 à 90% de parts de marché" pour le rendez-vous en ligne, et "plus de 40%" de parts de marché sur la téléconsultation.
L'Autorité de la concurrence lui reproche des clauses obligeant le soignant à ne recourir qu'à son service, à l'exclusion des autres, et des ventes liées, en imposant par exemple aux soignants voulant souscrire à l'offre de téléconsultation de souscrire au service de rendez-vous en ligne. L'Autorité de la concurrence reproche également à Doctolib d'avoir acheté en 2018 son principal concurrent, "MonDocteur", ouvrant la voie, selon elle, à des hausses de tarifs régulières par la suite.
"Concrètement, pour les nouveaux clients les tarifs sont passés de 109 euros mensuels au moment de l'acquisition à 129 euros en mars 2019 puis 139 euros en mars 2021 et à 149 euros en mars 2023", a indiqué Fabienne Siredey-Garnier, la vice-présidente de l'Autorité.
Cette décision est la "conséquence d'une plainte vieille de 2019", déposée par Cegedim, un de (ses) "concurrents historiques" sur le marché du logiciel médical. "Doctolib n’est en aucun cas en position dominante. Malgré notre fort usage par le grand public, Doctolib est un acteur récent dans le secteur des logiciels pour les soignants (3 fois plus petit que nos concurrents européens) et n’équipe aujourd’hui que 30 % des soignants français (10 % en 2019 au moment de la plainte)", a réagi la société.
Le rachat de "MonDocteur", qui équipait à l'époque "2% des soignants", était "une opération de croissance externe qui est d'une banalité absolue dans la vie d'une entreprise", a estimé Doctolib.
La décision est exécutoire : Doctolib devra donc payer au Trésor public le montant de l'amende, quitte à la récupérer, avec les intérêts, si la cour d'appel de Paris compétente pour juger son appel lui donne raison. Par ailleurs, Doctolib doit mettre fin dès maintenant aux pratiques anticoncurrentielles identifiées par la décision qui continueraient de subsister, notamment en matière de vente liée, a souligné l'Autorité.
Doctolib, qui a été fondée en 2013, compte aujourd'hui environ 3.000 salariés. Son chiffre d'affaires annuel a atteint 348 millions d'euros en 2024.
[Avec AFP]
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