Des diagnostics "plus précis, plus rapides et plus fiables" : au CHU de Lille, l’IA a remplacé les microscopes
Le service d'anatomie pathologique du CHU de Lille a inauguré, le 15 septembre dernier, son nouveau projet numérique, pour un coût total de plus de 2 millions d'euros. Jusqu'ici l'examen des échantillons tissulaires ou cellulaires sur des lames de verre était réalisé via des microscopes. Grâce à l'acquisition de cinq scanners de lames et d'un nouveau logiciel, c'est maintenant l'intelligence artificielle (IA) qui s'en charge.
Fini les microscopes, place à l’IA. Le 15 septembre dernier, le CHU de Lille a inauguré son nouveau service d'anatomie et cytologie pathologiques numérique. Jusqu'ici, l'équipe travaillait sur des microscopes. Le service se compose désormais de cinq scanners particuliers qui permettent de numériser des lames réelles en lames virtuelles, et d'un nouveau logiciel embarquant de l'IA permettant de les lire.
"Avant, on était obligé de saisir ces lames, de les mettre sur des plateaux, de récupérer les lames du colorateur, de les glisser sur des plateaux, d’envoyer les différentes lames aux médecins. C’était une gymnastique assez compliquée qui, aujourd’hui, n'a plus du tout d’intérêt, puisqu’on a juste à glisser nos lames dans le scanner. C'est lui qui répartit tout seul toutes les lames", explique Ryan Sauval, technicien de laboratoire du service d'anatomie et cytologie pathologiques numérique du CHU de Lille, à nos confrères de France Bleu.
Cela va nous permettre [de produire] un travail encore plus approfondi, plus rapide et de meilleure qualité
Dans ce service, où près de 1 000 lames sont examinées chaque jour et 50 000 prélèvements sont réalisés chaque année, l'équipe pouvait se retrouver à devoir manipuler entre 10 et 30 lames en verre pour un même patient, indique la Pre Emmanuelle Leteurtre, cheffe du service d'anatomie et cytologie pathologiques numérique du CHU de Lille, à nos confrères de France 3. "On devait mémoriser tout ce qu’on avait vu, alors que là tout reste accessible sur l’écran de l’ordinateur. On gagne en temps et en qualité. Cela va nous permettre [de produire] un travail encore plus approfondi, plus rapide, de meilleure qualité [ainsi qu'un meilleur] confort au travail et de l’attractivité pour le service."
L'IA a en effet plusieurs avantages pour ce service. Dans un premier temps, elle "va permettre de quantifier des marqueurs, en croisant des images et les dossiers des patients, ce qui est chronophage et décisif pour prescrire. Elle pourra aussi nous faire des propositions sur des choses qu’on ne voit pas à l’œil, explique la cheffe de service. Le numérique permet aussi d’aller plus vite, plus loin et ainsi d’augmenter les chances des patients face à des maladies au diagnostic sévère."
Si cette nouveauté permet d'améliorer les conditions de travail au sein de son service, la Pre Leteurtre reconnaît également que cette numérisation était inévitable. "Le métier est de plus en plus complexe avec de nouvelles connaissances, de nouveaux marqueurs de certaines maladies. Avec les progrès de la médecine, les connaissances sont exponentielles, elles évoluent à toute allure", confie-t-elle.
Accélérer l’accès à la meilleure des prises en charge
Dans un communiqué de presse, le CHU de Lille indique qu’il "se devait de s'engager dans la numérisation des échantillons tissulaires et cellulaires pour accélérer l’accès à la meilleure des prises en charge, au bénéfice du plus grand nombre".
Si l’équipe médicale est satisfaite de cette innovation, il en est de même pour le CHU lillois. "Les diagnostics posés sont aujourd’hui encore plus précis, plus rapides et plus fiables, au bénéfice des 40 000 patients concernés chaque année."
Le projet du CHU de Lille - cofinancé par l’Union européenne, l’ARS des Hauts-de-France, la Région ainsi que le Crédit Agricole - aura coûté au total 2 005 053 euros.
[avec France Bleu et France 3]
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