Rémunération des soins : face au rapport Aubert, les syndicats oscillent entre prudence et affolement

30/01/2019 Par Aveline Marques

"Ce rapport dynamite le mode de rémunération des médecins libéraux", résume le SML, qui ne cache pas son inquiétude vis-à-vis des propositions de la task force sur le financement de la santé, pilotée par Jean-Marc Aubert. Quant à la CSMF, elle met en garde contre les effets pervers de certains des nouveaux modes de rémunération proposés.

"Le paiement à l’acte doit rester très largement majoritaire en médecine libérale, tant en médecine générale qu’en médecine spécialisée", insiste d'emblée la CSMF dans un communiqué diffusé mardi 29 janvier à la suite de la présentation du rapport Aubert au ministère. Si le syndicat est favorable au développement d'un "paiement complémentaire à la qualité" sur le modèle "imparfait" de la Rosp, il insiste : "l’élaboration des indicateurs doit être réalisée par les médecins eux-mêmes, dans le cadre de la négociation conventionnelle". S'agissant de la rémunération par forfait pour le suivi de pathologies chroniques, elle "ne peut se concevoir que de façon expérimentale, pour des médecins volontaires", estime la CSMF. "Ce mode de rémunération induit forcément un abonnement du patient à un médecin, et lui fait donc perdre une part de sa liberté. Il peut entrainer une sélection de patients", met en garde la confédération. Le syndicat est encore plus réservé sur le paiement à la séquence de soins : "qui va gérer ce forfait et sur quelles bases de répartition vont être attribués les éléments qui le composent ? Les médecins libéraux n’accepteront jamais d’être rémunérés par des établissements de soins où ils exercent. Si cette rémunération à l’épisode de soins s’accompagne de gains d’efficience, comment ceux-ci seront-ils répartis ? Qui en bénéficierait ?" La CSMF déplore, enfin, que le rapport fasse l'impasse sur la médecine spécialisée libérale. Le SML quant à lui regrette l'avènement d'un système de soins "collectiviste et planificateur avec à la clé le contrôle et la limitation des prescriptions, l’encadrement des tarifs par l’État, et le passage d’une médecine fondée sur une obligation de moyens à une obligation de résultats". Le risque étant de pousser les médecins à "écarter" les patients "les moins rentables". "Les préconisations de ce rapport portent les germes d’une destruction massive de la médecine libérale", lance le SML, prêt à "rejoindre le mouvement de contestation générale". Même franche hostilité du côté de l'UFML. Pour le Dr Jérôme Marty, président du syndicat, le rapport Aubert est ni plus ni moins "un mépris pour la médecine que nous avons choisie".

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Claire FAUCHERY

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