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Régulation de l'installation des médecins : "L'Ordre ne participera pas à cette médiocrité populiste"

Dans une lettre à ses confrères et consœurs, le président de l'Ordre des médecins de Côte-d'Or appelle la profession à "faire bloc" contre la proposition de loi Garot. 

08/04/2025 Par Aveline Marques
Déserts médicaux
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Généraliste à SOS médecins et président du conseil départemental de l'Ordre des médecins (CDOM) de Côte-d'Or, le Dr Romain Thevenoud exprime dans ce courrier, partagé sur le réseau LinkedIn et intitulé "le visage de la honte", sa "nausée" après le vote, mercredi 26 mars, de l'article 1 de la proposition de loi Garot qui régule l'installation des médecins. 

Car les visages des 155 députés ayant voté cette mesure "exprimaient" selon lui "une joie malsaine" ce soir-là : "celle de voir enfin soumise cette profession soi-disant puissante et corporatiste, qui profite depuis tant d'années de l'argent des Français sans aucune contrepartie."

Quiconque s'y associera sera perçu comme un parjure

"Ces mêmes représentants, incapables de maintenir des services publics efficients dans ces territoires délaissés au profit des métropoles, de protéger nos soignants, de résoudre la situation indigne des Padhue, et de faire respecter les lois régissant le travail des internes, se permettent de nous expliquer nos devoirs, ceux des jeunes médecins et, finalement, tout ce nous devons à l'Etat providence", s'insurge le président du CDOM 21. Les médecins, eux, sont "toujours présents", "même lorsque le bateau prend l'eau en ville comme à l'hôpital", souligne-t-il.

"L'Ordre ne participera pas à cette médiocrité populiste, orchestrée par ceux qui portent la responsabilité du désastre annoncé de notre système de soins, annonce Romain Thevenoud. Quiconque s'y associera sera perçu comme un parjure."

Le président du CDOM appelle l'ensemble de la profession à "faire bloc". "Professeurs, praticiens hospitaliers, médecins libéraux, salariés, nous le devons d'abord à nos futurs confrères, consœurs, à notre profession mais aussi simplement aux patients", exhorte-t-il.

Et de promettre : "En tant que président de l'Ordre des médecins de Côte-d'Or, je m'opposerai avec fermeté à toute forme de coercition." 

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1 débatteur en ligne1 en ligne
Photo de profil de THERESE GUILLET
273 points
Incontournable
Médecine du travail
il y a 8 mois
Je comprends le désaccord et la colère ...MAIS....comment résoudre la question des lieux sous-dotés en médecins et où les patients retardent leur consultation à cause des kilomètres à faire? Quand j'ai fait mes études, bon nombre sont allés s'installer d'abord à la campagne ou en tout cas pas dans les grandes villes forcément. Au risque de paraître désagréable, le métier de médecin est une vocation au service des patients: cf le serment que nous avons tous dit. Je suis parfois surprise par certains jeunes médecins qui ont choisi Médecine pour d'autres motifs qu'une vocation au service des patients. C'est juste un constat, et pas un jugement trop général vis à vis des jeunes médecins: certains ont aussi la vocation chevillée au corps et ne comptent pas leurs heures, comme le faisaient les anciens.
Photo de profil de Julien Avouac
148 points
Chirurgie vasculaire
il y a 8 mois
Merci à ce président et bravo. On manque de medecins partout. Forcer les jeunes à s'installer où les ARS le demande ce sera déplacer le problème, et augmenter la désaffection pour la profession. Encore une mesure débile de politiciens hors sol dont la seule préoccupation est le racollage électoraliste
Photo de profil de François Massip
669 points
Incontournable
Oto-rhino-laryngologie
il y a 8 mois
Le principe même de l'activité libérale est la liberté d'installation , d'organisation de son activité , mais au fil du temps ce principe s'est perverti: comme les agriculteurs sont devenus dépendants des primes de Bruxelles ,les libérzux , et particulièrement les généralistes ,sont de plus en plus dépendants de pécules attribués par la SS : information , télétransmission , respect de prescriptions , formations , aide l'embauche d'assistants médicaux . De fait ils sont devenus partiellement salariés de la SS.De façon naturelle l'étape suivante est la perte de la liberté d'installation. L'étape d'après l'obligation de participer à la permanence des soins , la dernière le salariat intégral avec horaires imposés. Il est déjà bien tard pour s'en émouvoir , et les syndicats qui ont participé à toutes ces décisions , en échange d'un plat de lentilles...pardon , du droit de sièger dans différentes instances , sont coupables. La profession peut relever le défi à condition de montrer nos ressources : Si les patients sont choqués par des délais qui n'existaient pas avant , ce n'est pas uniquement par manque de praticien , mais aussi par ladiminution d'activité des jeunes praticiens: fin de consultation vers 17 ou 18h , journées off en semaine , pas de consultation le samedi...si bien que même di un ancien trouve un successeur , celui-ci n'assure pas forcément le job en volume d'activité. Que chacun face son examen de conscience et l'heure des choix étant arrivée agisse en conséquence. Après ce peut-être un choix d'accepter la fonctionnarisation rempante : 35h , revenus médiocres, soumission aux décisions d'obcurs fonctionnaires
 
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