C à 30 euros, suppression des dépassements et abandon de la T2A : le programme santé de Cheminade
Candidat à l'élection présidentielle pour la 3e fois, Jacques Cheminade veut revenir à un "vrai système de santé public" et à l'esprit des fondateurs de la Sécurité sociale pour parvenir à une espérance de vie moyenne de 100 ans. Plusieurs de ses mesures concernent les médecins.
"Notre système de santé publique subit aujourd’hui une privatisation rampante qui menace son existence, attaque le président de Solidarité et progrès. Une logique comptable étrangle l’hôpital public, alors que les mutuelles et les assureurs privés gèrent la moitié des dépenses en médecine de ville. C’est pourquoi il faut revenir à un vrai système public de droit à la santé et aux soins pour tous." Pour "parvenir à une espérance de vie moyenne de cent ans, dans un état physique et sanitaire satisfaisant" et "sauver la sécurité sociale", ce dernier veut économiser 6 à 10 milliards d'euros sur la politique du médicament : stopper les AMM de fausses nouveautés "visant à contourner les génériques", "contrôler plus sévèrement les prix des molécules innovantes", "donner aux médecins des moyens d'aide à la prescription leur permettant de mieux évaluer les produits dans chaque classe thérapeutique" ou encore réduire les dépenses de produits somnifères, anxiolytiques et thymorégulateurs. A l'instar de Jean-Luc Mélenchon, Jacques Cheminade veut créer une assurance-maladie universelle couvrant l’ensemble des dépenses de santé, en incluant dans la Sécurité sociale la couverture complémentaire aujourd’hui essentiellement assurée par les mutuelles et les assurances. Ce qui permettra de réduire le temps administratif des médecins, estime Jacques Cheminade, qui veut maintenir le tiers payant généralisé et l'AME. "Le ticket modérateur serait ainsi supprimé. Cependant, pour responsabiliser l’assuré, il serait bon de lui prélever une somme de l’ordre de cinq euros lorsqu’il n’honore pas ses rendez-vous sans s’être décommandé, comme cela se produit hélas trop fréquemment", poursuit le candidat. "Les dépassements d’honoraires, aujourd’hui en grande partie pris en charge par les complémentaires, ne pourraient l’être par le nouveau régime." En contrepartie, les rémunérations des professionnels devront être revalorisées: le tarif de la consultation de base sera fixé à 30 euros, les visites à domicile bénéficieront d'une "majoration substantielle". Jacques Cheminade entend "étudier un système de paiement complémentaire en fonction du nombre de patients traités par semaine et dans l'année". "Il faudrait en même temps envisager progressivement une réforme plus profonde, consistant à passer à des honoraires de 40 euros par consultation de base et 90 par consultation concernant l’ouverture d’un dossier et le traitement de pathologies classiques. Cette augmentation d’honoraires s’effectuerait dans le cadre d’un maximum de 100 actes par semaine." Le président de Solidarité et progrès promet de rembourser à 100% les soins dentaires, d'optique et auditifs. Pour "sauver l'hôpital public", "la T2A doit être abandonnée, au profit d'une rémunération à la pathologie et à la performance". "Dans l’immédiat, une consultation de médecine générale doit être créée auprès de chaque service d’urgences. En même temps, pour faire face aux imprévus (accidents graves, épidémies, etc.), l’hôpital public doit avoir un taux de lits inoccupés de 15 %." Pour résoudre les problèmes de démographie médicale, Jacques Cheminade veut augmenter le numerus clausus à 10 000 places, "mettre à contribution les services médicaux de l'armée", intégrer des maisons de gardes dans les maisons de santé. La rémunération des médecins pourrait également être majorée de 20% dans les zones déficitaires.
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