Bébés nés sans bras : l'étude qui sème le doute

19/10/2018 Par S. B.
Santé publique

Le nouveau ministre de l'Agriculture, Didier Guillaume, invite les scientifiques à prouver, au-delà des suspicions, que l'affaire des bébés nés sans bras est liée aux pesticides. Il réclame des "preuves".

  "C'est aux scientifiques de faire la preuve ou non qu'il y a des conséquences à l'usage des pesticides ou pas", a assuré le ministre lors d'un entretien sur RTL. "Il y a peut-être des soupçons, mais il n'y a aucune preuve scientifique", et notamment "sur la question des bébés sans bras il faut que la science fasse son travail", a-t-il ajouté. Le Parisien a indiqué ce vendredi qu'Emmanuelle Amar, la chercheuse qui a sonné l'alarme dans l'affaire des bébés nés sans bras dans l'Ain, "fait l'objet d'une procédure de licenciement" pour des raisons économiques, le ministre a déclaré ne pas savoir "pourquoi il pourrait y avoir ce licenciement. Il s'agit de ne rien étouffer". Le Remera, un des registres chargé de repérer les malformations congénitales, et dont Emmanuelle Amar est directrice générale, a vu deux de ses principaux financiers, la région Auvergne-Rhône-Alpes et l'Inserm, stopper leurs financements. Des cas de bébés nés sans mains bras ou avant-bras dans trois endroits de France ont alerté les autorités sanitaires ces dernières années mais aucune cause, y compris environnementale, n'a pu être mise en évidence par leurs enquêtes. Dans les cas détectés par le Remera dans l'Ain, "l'analyse statistique ne met pas en évidence un excès de cas par rapport à la moyenne nationale, et Santé publique France n'a pas identifié une exposition commune à la survenue de ces malformations", a indiqué l'agence sanitaire dans un rapport publié début octobre.

Des scientifiques interrogés par Le Monde discréditent aujourd'hui le rapport officiel et évoquent des erreurs "grossières". Selon eux l'étude du Remera "présente une méthodologie plus adaptée et rigoureuse, même si le modèle est moyennement adapté". "L’analyse de SpF ne prend pas du tout en compte la proximité géographique des cas de malformations, explique le premier scientifique interrogé par Le Monde. Si ces sept cas avaient eu lieu aux quatre coins du département de l’Ain, le résultat des analyses aurait été exactement le même."  Or le regroupement géographique est précisément l’un des éléments-clés de la détection des "clusters", ces agrégats de cas pathologiques survenant dans une fenêtre de temps et sur un territoire donné, ajoute le Monde. [Avec l'AFP et lemonde.fr]

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