5000 infirmières en pratique avancée d'ici à la fin du quinquennat : la promesse du Gouvernement
Après deux décennies de débats stériles et un an de négociations houleuses, le Gouvernement a passé la vitesse supérieure. Les futures infirmières en pratique avancée seront formées dès septembre dans une dizaine d'universités accréditées, avec l'objectif d'atteindre le seuil de 5000 professionnelles en exercice avant la fin du quinquennat. "Dans le respect du parcours de soins" et dans une équipe coordonnée par un médecin, l'IPA pourra "conduire un entretien avec le patient", retracer ses antécédents et "procéder à son examen clinique". Les IPA seront habilitées à effectuer des actes techniques, conduire des activités de prévention et de dépistage, prescrire certains médicaments et examens de biologie et renouveler ou adapter si nécessaire certaines prescriptions médicales. Un "protocole d'organisation" devra être établi entre le médecin et l'IPA pour préciser les règles de leur "collaboration". Les IPA "réadresseront leurs patients au médecin lorsque les limites de leur champ de compétences seront atteintes". Trois domaines d'intervention sont listés - "pathologies chroniques stabilisées, prévention et polypathologies courantes en soins primaires", avec une liste précise de pathologies concernées comme le diabète ou la maladie d'Alzheimer - oncologie et hémato-oncologie - maladie rénale chronique, dialyse, transplantation rénale Dans un communiqué diffusé ce jeudi après-midi, les ministres de la Santé et de l'Enseignement supérieur ont salué "une innovation majeure pour notre système de santé", qui permet d'améliorer l'accès aux soins et le service rendu aux patients, notamment ceux atteints de maladies chroniques. "La France rejoint ainsi plusieurs autres pays qui ont déjà développé l’exercice infirmier en pratique avancée", tels les Etats-Unis, le Canada ou encore le Royaume-Uni. "Même si les textes auraient pu aller plus loin en donnant davantage d'autonomie aux futurs IPA, la création de ce nouveau professionnel de santé constitue une réelle avancée pour la profession d'une part, mais surtout pour l'amélioration de l'accès aux soins", en venant combler "un déficit dans l'offre de soin", a réagi dans un communiqué le président de l'Ordre national des infirmiers, Patrick Chamboredon. "Cette nouvelle pratique et ces nouvelles compétences bénéficieront d’une reconnaissance en termes de statut et de rémunération, aussi bien dans le cadre de la fonction publique hospitalière qu’au sein des équipes de soins primaires", se sont engagées les ministres de tutelle. La création des IPA n'est qu'une "première étape", précisent-elles. La pratique avancée sera étendue à "d'autres prises en charge et d'autres professions paramédicales". [avec AFP]
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