Buzyn juge son honneur "lavé" après l’annulation de sa mise en examen

06/02/2023 Par Louise Claereboudt
L’ancienne ministre de la Santé est sortie du silence deux semaines après l’annulation de sa mise en examen pour "mise en danger d’autrui" par la Cour de cassation, dans l’enquête sur la gestion de la crise Covid.

C’est un soulagement qu’a exprimé ce samedi 4 février Agnès Buzyn, invitée de la Matinale Week-End de RMC. C’est la première fois que l’ancienne ministre des Solidarités et de la Santé s’exprimait depuis l’annulation de sa mise en examen pour "mise en danger d’autrui" par la Cour de cassation, le 20 janvier dernier, dans l’enquête sur la gestion de l’épidémie de Covid-19. Elle avait été mise en examen par la commission d’instruction de la Cour de justice de la République (CJR), le 10 septembre 2021. Dans sa décision, la Cour de cassation a jugé que "le délit de mise en danger d’autrui ne peut être reproché à une personne que si une loi ou un règlement lui impose une obligation particulière de prudence ou de sécurité". Or, "aucun des textes auxquels s’est référé la commission d’instruction pour mettre en examen l’ancienne ministre de la Santé ne prévoit d’obligation particulière de prudence ou de sécurité".

"La justice est passée, elle a annulé ma mise en examen, ce qui veut dire que je n’ai jamais été mise en examen. C’est une façon pour moi de laver mon honneur et [de] reprendre le cours de ma vie", a déclaré celle qui a quitté l’avenue de Ségur en février 2020 pour se lancer dans la course à la mairie de Paris – sans succès. "Je comprends la stupeur des citoyens, l’envie de trouver des responsabilités. Je pense qu’il est très important de faire des retours d’expérience des crises majeures", a indiqué Agnès Buzyn, qui a toutefois estimé que le "un risque pénal dans un retour d’expérience rend l'émergence de la vérité plus difficile en réalité, puisque plus personne n'a envie de parler vraiment". "Cette judiciarisation de la vie politique française fait peser un certain risque sur notre capacité collective à tirer les leçons d'une crise", a-t-elle ajouté. Encore victime de menaces et d’insultes, l’ex-ministre a dit toutefois n’avoir "absolument pas" d’amertume. "Je dirais qu’aujourd’hui j’ai beaucoup appris, a-t-elle confié, assurant que son "engagement reste entier. Je pense qu’il faut s’engager aujourd’hui dans la vie publique." Interrogée sur un éventuel retour en politique, celle qui occupe désormais le poste conseillère-maître à la Cour des comptes a répondu : "Je verrai ce que l’avenir me propose." Elle a par ailleurs rappelé qu’elle ne ciblait par le Gouvernement lorsqu’elle avait déclaré que "tout le monde s’en foutait" de ses alertes liées au Covid, mais les "experts médicaux et scientifiques". [avec RMC]

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