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Un gynécologue suspendu par l'Ordre pour avoir refusé de soigner une femme trans

Un gynécologue, installé à Pau (Pyrénées-Atlantiques), vient d'écoper de six mois d'interdiction d'exercer dont un mois ferme par le conseil régional de l’Ordre des médecins de Nouvelle-Aquitaine pour avoir refusé de soigner une femme trans. Son cabinet devra fermer pendant toute la durée du mois de mars.  

30/01/2025 Par Sandy Bonin
Déontologie
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Passé par Doctolib, un couple s’était présenté au secrétariat du gynécologue pour des douleurs à la poitrine. "La dame m’a expliqué qu’elle était en transition, avait raconté la secrétaire au Figaro . J’ai aussitôt prévenu le docteur par messagerie interne. Il m’a répondu : 'Je ne m’occupe pas de ça ; il y a des spécialistes à Bordeaux ou à Toulouse', message que je leur ai transmis. Mais ils sont devenus très agressifs, et m’ont traitée de transphobe". "J’étais sous le choc, c’est la première fois que je subissais une telle transphobie, c’était hyperviolent", avait alors raconté la jeune femme de 26 ans au Parisien.

"C’était le premier rendez-vous de ma compagne trans, il a refusé de la recevoir, sa secrétaire nous a jetés froidement. Je déconseille, plus jamais", avait alors écrit le compagnon de la patiente sur la page Google du gynécologue palois. Un commentaire auquel le médecin avait répondu, expliquant qu’il s’occupe "des vraies femmes" et qu’il n’a "aucune compétence pour [s]’occuper des HOMMES, même s’ils se sont rasé la barbe et viennent dire à ma secrétaire qu’ils sont devenus femmes".

Face à l'ampleur de cette affaire, devenue virale sur les réseaux sociaux, le gynécologue avait reconnu avoir "agi sous le coup de la colère", assurant être "profondément désolé de les avoir heurtés". Le spécialiste s’estimait "loin d’être homophobe et encore moins transphobe". "C’est juste que je serai incapable d’examiner une personne trans, de la conseiller, je n’ai pas cette compétence", avait-il développé dans les colonnes du Parisien. "Scientifiquement, un homme est un homme, une femme est une femme. Même s’il se considère comme une femme, je dis que c’est un homme", avait-il ajouté.

"J’aurais pu recevoir cette personne, lui faire payer la consultation de 80 euros, pour lui dire que je suis totalement incompétent : est-ce cela qu’elle voulait ? Ces personnes sont sous traitements hormonaux, prescrits par des services spécialisés. Je leur laisse le soin de les contrôler", s'était-il justifié.

Le 16 décembre 2024, la chambre disciplinaire de première instance du conseil régional de l’Ordre des médecins, à Bordeaux, a décidé de condamner le praticien à une suspension de six mois, dont cinq ferme. "On a la satisfaction d’avoir la confirmation que ce qu’il s’est passé ce jour-là était totalement anormal", s’est félicité l’avocat de la femme trans auprès de La République des Pyrénées. Une enquête pénale, initiée par la plainte des associations militantes, est toujours en cours. 

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Claire FAUCHERY

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2 débatteurs en ligne2 en ligne
Photo de profil de Georges FICHET
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Débatteur Passionné
Médecins (CNOM)
il y a 10 mois
Bon, c'est quoi une femme transgenre ? Avec ce nouveau vocabulaire politiquement correct, je ne sais plus ce que c'est. Autrefois, on parlait "travesti" et on savait de quoi on parlait ! Quand je me sens incompétent, je le dis au patient. Notre confrère aurait du recevoir le patient ou la patiente (?) et le ou la faire payer pour botter en touche en lui remettant un courrier pour un confrère spécialisé. Il a effectivement peut-être eu le tort s'il l'a mal reçu(e), mais de là à l'emmerder en l'empêchant de travailler pendant un mois en plein période de pénurie de médecin alors qu'il n'y a pas de mise en cause de la santé ou de la vie des patients, les conseillers disciplinaires, imbus de leurs petits pouvoirs, ont encore perdu une occasion de se taire.
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597 points
Incontournable
Médecine générale
il y a 10 mois
J'ai soigné des Trans sans aucune arrière pensée. Et en étant parfaitement conscient de leurs difficultés , et de leur mal être, au moins pour certains. Je pense qu'il se sont sentis parfaitement à l'aise dans mon cabinet. Mais l'époque a changé et ce type de soins devient discriminant par nature, même si le médecin ne l'est pas. J'ose affirmer qu'il ne s'agit plus de soins mais d'un acte politique qui met tout le monde en difficulté. A l'époque, certes, il existait des médecins discriminants, qui n'étaient d'ailleurs pas la majorité. Nous avions une formation et une éthique différente. J'ai souvent pensé très honnêtement : Si mon pire ennemi est en danger de mort , je le soigne, je suis médecin. Quitte à lui "casser la figure" quand il est rétabli. Mais 'agressivité d'un certain nombre d'individu, et de la législation qui sanctionne même les débats, expliquent en retour de nouvelles intolérances
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712 points
Débatteur Passionné
Chirurgie orthopédique et traumatologie
il y a 10 mois
Sur cette question il est inadmissible que le conseil de l'Ordre ait prononcé la moindre sanction dans la mesure où aucune faute déontologique ne saurait être reproché à ce praticien gynécologue.  La question n'est pas le transgenre mais la compétence professionnelle et ses limites ce que se praticien a parfaitement expliqué. L'accuser de ségrégation de racisme de phobie est fondamentalement malhonnête , c'est comme reprocher à un chirurgien urologue de n'a pas avoir voulu s'occuper des artères d'un malade vasculaire alors qu'il s'agissait d'un simple problème de tuyaux.  À extrapoler seul l'omnipraticien capable de tout faire devrait assumer toute situation sans se retrancher derrière ses compétences et à moins que ce gynécologue soit compétent en chirurgie générale il avait obligation de refuser d'engager des soins même sous forme de conseil hors de son domaine de compétence. Que le conseil de l'Ordre se laisse instrumentaliser aujourd'hui pour plaire à une certaine bien-pensance wockiste est tout aussi inadmissible que le fait de s'être battu à une autre époque contre la contraception ou contre l'avortement au nom d'une idéologie ultra conservatrice. Que la société veuille pour certains de ses membres évoluer vers des concepts où mon papa a accouché de moi  alors que ma maman était encore un homme (épisode ayant existé réellement et rapporté récemment dans une émission de télévision) et où demain une petite fille pourra dire j'ai accouché via le clonage et l'insémination celui qui est aujourd'hui à la fois mon frère/mon père et mon enfant n'implique pas que tout le monde doit se plier sans discuter et sans clause de conscience à ce qu'il considère comme soit une dérive soit un choix personnel. ### mon/ma gynéco n'est pas compétent(e) pour ma prostate si la femme que je suis est née sans utérus ###
 
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