Réquisitions dans les Bouches-du-Rhône : 8 médecins vont saisir la justice
Huit des médecins réquisitionnés par la préfecture des Bouches-du-Rhône entre le 25 décembre et le 4 janvier ont décidé de saisir le tribunal administratif. Ces praticiens, qui exercent à La Ciotat, déplorent la forme de ces réquisitions.
Depuis le 25 décembre et jusqu'au 4 janvier, dix-sept médecins généralistes exerçant dans des communes proches de Marseille, dans les secteurs de Martigues, La Ciotat et d'Aubagne, sont réquisitionnés par la préfecture des Bouches-du-Rhône. Cette décision, prise en raison de "la persistance d'un tableau de garde insuffisant pour assurer la permanence des soins" sur le territoire, doit notamment permettre de faire face aux épidémies hivernales.
Ces réquisitions n'ont pas manqué de faire réagir les médecins concernés. "Parmi les médecins réquisitionnés [sur le secteur de La Ciotat, NDLR], nous en avons une qui est en train d'accoucher et un autre qui exerce désormais dans le Var", témoigne auprès du Figaro, le Dr Jérémie Chaumoitre, responsable des groupements des Centres médicaux 7/7, dont celui de La Ciotat regroupe tous les médecins réquisitionnés qui exercent dans le secteur. "Ça a été fait n'importe comment", s'agace le praticien.
Décidés à se faire entendre, les huit médecins réquisitionnés de La Ciotat ont donc annoncé se tourner vers la justice ; ils comptent saisir le tribunal administratif en janvier. "Nous voulons marquer ainsi notre désaccord et prouver la bêtise administrative derrière cette décision", explique Jérémie Chaumoitre, à nos confrères.
"C'est traumatisant, les médecins l'ont vécu comme cela"
S'ils vont assurer les gardes, les praticiens prévoient de plaider la nullité de leur réquisition "en raison du non-respect du délai minimum" et "du fait qu[e] [l']on ne peut pas réquisitionner des médecins qui n'ont pas été convoqués à une assemblée générale pour participer au tableau cadre", détaille le Dr Chaumoitre.
"Pourquoi la réquisition [est intervenue] le 19 décembre ?", s'interroge-t-il auprès d'Ici Provence. Le praticien déplore aussi "la modalité" de ces réquisitions, qui ont été remises au centre médical de La Ciotat par les gendarmes. "C'est un peu choquant, c'est traumatisant, les médecins l'ont vécu comme cela", indique-t-il.
Pour le Dr Jérôme Marty, président de l'UFML-S, une telle réquisition est "une violence". "Quand vous bossez déjà toute la journée, sept jours sur sept, et qu'on va vous dire : 'Tu vas être obligé, en plus, de travailler cette nuit-là ou de travailler ce week-end-là", oui, c'est une violence", a insisté le généraliste, interrogé sur Franceinfo.
[avec Le Figaro, Ici Provence et Franceinfo]
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