Crise à l’hôpital de Gap : l’ARS suspend le chirurgien contesté

28/04/2021 Par Pauline Machard
Faits divers / Justice

Le chirurgien de l’hôpital de Gap, accusé par des collègues d’avoir provoqué une grave crise interne, a été suspendu pour 5 mois par l’Agence régionale de santé.   Des arrêts maladie à foison. C’est ce qu’avait provoqué le retour au centre hospitalier de Gap, le 22 mars, du chirurgien orthopédique Raouf Hammami, suspendu depuis deux ans. Nombre de médecins assurant alors ne pas être en mesure de soigner à ses côtés, en raison de vives tensions interpersonnelles. Le conflit remonte à 2018. À l’époque, le Dr Raouf Hammami, alors chef du service de chirurgie orthopédique et traumatologique de l’hôpital, avait alerté sur le recours par un confrère, le Dr Gilles Norotte, à une technique non validée en France : la cimentoplastie discale. A la suite d’une expertise de l’ARS aboutissant à un “rapport accablant” et de plusieurs plaintes de patients, le Dr Norotte avait fini par être suspendu pour une durée d’au moins six mois. Mais le Dr Hammami, lui, avait été accusé de harcèlement et menaces en interne. Début mars 2021, l’homme a été dédouané de ces critiques le visant par le Défenseur des droits, qui a reconnu sa qualité de “lanceur d’alerte”, et le 9 avril, le Centre national de gestion des praticiens hospitaliers avait décidé de ne pas prendre de sanction à son encontre, “aussi regrettables que puissent être certains termes que vous avez employés ou certaines de vos attitudes, votre comportement ne peut pas être qualifié de fautif”, avait écrit sa directrice dans une décision. Une médiation a été missionnée pour apaiser les tensions. En vain. Devant les craintes pour la continuité des soins, l’ARS a finalement décidé de suspendre le chirurgien de ses fonctions pour 5 mois, avec effet immédiat, à partir du 27 avril.

  “Un soulagement pour la communauté” Le Dr Hammami a annoncé qu’il allait contester cette décision “d’une brutalité extrême” devant le tribunal administratif de Marseille par une demande de référé-suspension. Se disant victime de “violence psychologique”, il estime que son retour fin mars s’était déroulé “sans aucun incident”. De son côté, Emmanuelle Sarlon, médecin membre du collectif des soignants de l’hôpital qui s’opposent à la présence du Dr Hammami à leur côté, a déclaré que cette suspension “est un soulagement pour la communauté”, même si elle considère que “ce n’est pas suffisant pour préserver l’offre de soins, nous demandons un éloignement géographique”.   [Avec Ouest-France]

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Claire FAUCHERY

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