"On se retrouve à faire de la séquestration" : les urgences du Mans en grève pour dénoncer le sort des patients psy

14/03/2024 Par Aveline Marques
Le service des urgences de l'hôpital du Mans a lancé un mouvement de grève illimitée pour dénoncer la prise en charge actuelle des patients nécessitant une hospitalisation en psychiatrie. Faute de places, ils restent plusieurs jours aux urgences "dans une espèce de No care land", dénonce le chef de service, le Dr Lionel Imsaad, dans Ouest-France

 

"On arrive à un stade où tout a échoué. C'est pour ça qu'on fait grève", témoigne le Dr Lionel Imsaad, chef du service des urgences de l'hôpital du Mans, dans les colonnes de Ouest-France. Depuis la fin février, l'équipe a débuté une grève illimitée et manifeste, chaque jeudi, en ville. 

A l'origine de ce mouvement inédit, la situation des patients dont l'état nécessite une hospitalisation en psychiatrie. Faute de places dans l'Etablissement public de santé mentale (EPSM) de la Sarthe, à Allonnes, ils restent plusieurs jours voire semaines dans les urgences dans des conditions indignes. "Des patients se retrouvent pendant plusieurs jours dans une espèce de 'no care land' : une longue période sans recevoir de soins appropriés", pointe le chef de service. 

"Il n'y a pas de problème pour gérer l'urgence, la crise", explique-t-il. Mais les urgentistes "n'ont pas la compétence pour soigner des gens relevant de la psychiatrie". "Se pose ensuite un problème éthique et réglementaire : on doit entraver des personnes mais sans les soigner", déplore le médecin. Faute d'autorisation pour réaliser des soins sous contraintes, "on se retrouve à faire de la séquestration". 

"On est dans un désert médical mais chacun doit assumer ses missions. Quand je suis en difficulté pour accueillir des accidentés de la route, je ne demande pas à l'EPSM de s'occuper de mes patients", pointe Lionel Imsaad. "En Sarthe, les urgences du centre hospitalier du Mans sont les dernières à fonctionner 24h/24. Si cette équipe tombe, elle emporte toute l'offre publique du département", prévient-il. 

[avec Ouest-France

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Claire FAUCHERY

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Chirurgie plastique reconstructrice et esthétique
il y a 2 ans
Bien oui C'était déjà le cas dans les années 80 Il était très difficile d'avoir le psychiatre de garde A contrario on était régulièrement appelé en psychiatrie pour tout un tas de bobologie qui soit disant ne faisait pas partie de la compétence du service ??????????????
 
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