"Si l'hôpital meurt, vous mourrez aussi" : plusieurs milliers de blouses blanches dans la rue [VIDEO]
Praticiens, étudiants en médecine et paramédicaux étaient appelés à se mobiliser aujourd’hui partout en France pour demander plus de moyens pour l'hôpital. Le cortège parisien s’est élancé de Port-Royal en direction des Invalides, oscillant entre fatalisme et espoir. Et les manifestants ont eu la surprise de recevoir un message d’Emmanuel Macron.
« Tuer l’hôpital, c’est du suicide. » « Hôpitaux = Tombeaux. » « Si l’hôpital meurt, vous mourez aussi. » Les pancartes brandies par les soignants qui avaient décidé de braver le froid ce jeudi 14 novembre pour battre le pavé parisien partageaient un certain goût du macabre. Répondant à l’appel du Collectif Inter-Hôpitaux, du collectif Inter-Urgences, et d’une multitude de syndicats, les manifestants réclamaient un plan d’urgence pour l’hôpital public, alors que des annonces imminentes étaient attendues sur le sujet.
« Nous sommes là pour défendre un hôpital public menacé par une politique qui consiste à le dépouiller », explique Raphaël, un médecin qui travaille à l’hôpital Cochin (AP-HP), tout proche du début de la manifestation. Un peu plus loin, Hélène, interne en médecine générale à l’Assistance publique et actuellement en stage en cabinet, renchérit. « Nos conditions de travail sont déplorables, les repos de garde ne sont pas respectés, les services ne sont pas en mesure de nous encadrer, et tout cela est dangereux pour les soignants », dénonce-t-elle.
Une autre interne témoigne de son ras-le-bol :
Une interne de médecine générale crie son ras-le-bol from Global Media Sante on Vimeo.
"Je n'ai jamais vu cela"
Mais il ne faut pas croire que seuls les médecins ont défilé dans les rues de Paris aujourd’hui. L’une des spécificités de cette manifestation est justement son caractère interprofessionnel, regroupant aussi bien les personnels administratifs que les soignants, les pharmaciens que les infirmières…
De fait, le cortège est assez bigarré. La blouse blanche était de rigueur, mais le personnel du bloc arborait fièrement ses tenues bleues. Certains sont venus entre collègues, quand d’autres professionnels, notamment ceux des urgences et de la psychiatrie, défendent leur spécialité. Seul point commun : tous réclament des augmentations salariales, des embauches et des ouvertures de lits.
« On a vraiment l’impression qu’il y a plus d’énergie que lors des mobilisations précédentes », estime Yvette, infirmière à la maternité de Port-Royal. « Le ras-le-bol est véritablement généralisé. » Raphaël, le radiologue, abonde dans ce sens. « Aujourd’hui...
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