Un urgentiste blanchi après la mort d'un jeune patient de la grippe H1N1

20/03/2017 Par S. B.
Faits divers / Justice

Mis en examen pour un retard dans la prise en charge d’un jeune homme de 23 ans atteint de la grippe H1N1 qui en était décédé, un médecin régulateur du SAMU a été blanchi par la justice.

Les faits se sont déroulé le 3 février 2013, relate Vosges Matin. Le père d’Arnaud Bigerel, André appelle les secours à 12 h 22 pour signaler que son fils crache du sang, a les lèvres foncées et des difficultés à respirer. Le médecin régulateur qui a pris l’appel, envoie une simple ambulance privée qui a mis deux heures à arriver, car elle était prise sur une autre intervention. Entre-temps, André Bigerel a rappelé deux fois le SAMU pour signaler la dégradation de l’état de santé de son fils. Mais le médecin régulateur est resté bloqué sur le choix de l’ambulance. "Il n’avait pas la notion d’une urgence vitale. C’est pour cela qu’il n’a pas envoyé tout de suite une équipe médicale du SMUR. Il n’a pas commis de faute", soutient son avocat, Me Sébastien Schmitt. Ce n’est que lorsque les ambulanciers sont enfin arrivés sur place et se sont rendu compte de la gravité de la situation, que le médecin régulateur des urgences a déclenché le SMUR de Lunéville. Il est arrivé en une demi-heure. Mais il était alors beaucoup trop tard. Une expertise réalisée par deux médecins de Montpellier a estimé que le mauvais choix du médecin régulateur a fait perdre à la victime des chances de survie" de l’ordre de 20 à 40 %". Ce qui a valu, dans un premier temps, à l’urgentiste d’être mis en examen pour homicide involontaire par un juge d’instruction. Mais, au final, c’est un non-lieu qui a été prononcé, il y a quelques jours, en faveur du médecin par un autre juge d’instruction qui a récupéré le dossier après la mutation de son prédécesseur. Le magistrat reconnaît pourtant que l’urgentiste a bien commis une faute. Selon lui, il n’y a pas de rapport de cause à effet "certain" entre cette faute et le décès du patient. D'après un rapport d’expertise, même si Arnaud Bigerel avait été pris en charge immédiatement, il avait 60 % de chance de mourir. En clair, la cause de son décès, c’est avant tout la maladie. André Bigerel a fait appel. Le dossier sera examiné par la chambre d’instruction de la cour d’appel le 30 mars. [Avec vosgesmatin.fr]

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