Infirmières salariées et libérales ont manifesté hier à Paris et dans plusieurs villes de province pour dénoncer le "mépris" du Gouvernement à l'égard de leur profession, "oubliée" de la réforme de la santé. Elles ont réclamé davantage de reconnaissance et de moyens.
Les infirmières sont en colère et elles l'ont fait savoir. Une centaine d'entre elles, salariées comme libérales, se sont rassemblées mardi sous les fenêtres du ministère de la Santé. Rennes, Lille, Lyon, Strasbourg, Nancy, Toulouse, Marseille… Au total, plus d'un millier de soignantes avaient répondu à l'appel de 16 organisations représentatives. "Plan santé au bûcher" ont scandé les manifestants lillois, dont les pancartes clamaient "Ne bradez pas nos compétences". "Nous nous sentons sacrifiées, complètement oubliées (...) aussi bien en milieu hospitalier qu'à domicile", a déploré Sandra Dupuis, infirmière libérale de 41 ans. La vaccination antigrippale par les pharmaciens, tout comme la création de 4.000 postes d'assistants médicaux, à mi-chemin entre le secrétariat et le métier d'aide-soignante, pour soulager les médecins ne passent pas auprès des infirmières, qui attendaient davantage de reconnaissance de leurs propres compétences. "On invente des nouveaux métiers" financés par la Sécurité sociale "pour faire des choses qu'on fait déjà depuis de nombreuses années" alors que "nous, les libéraux, on reste avec des tarifs qui défient toute concurrence", s'est indignée Sandra Dupuis. Cet été, les syndicats libéraux avaient quitté leurs négociations tarifaires avec l'Assurance maladie, jugeant ses propositions insuffisantes. Les discussions devraient reprendre le mois prochain. Quant à la création d'un nouveau métier d'infirmier en pratique avancée, elle ne concernera qu'une minorité de professionnelles qui seront maintenues "sous le joug du corps médical", selon Daniel Guillerm, du syndicat FNI (libéraux). Chez les hospitaliers, "la souffrance" et la "perte de sens" au travail persistent "dans tous les secteurs", selon Nathalie Depoire, du syndicat CNI, et "les cas d'épuisements professionnels se multiplient" avec le manque d'effectif, les rappels sur les jours de repos et l'accumulation des heures supplémentaires. "Une infirmière gagne 1.600 euros par mois en début de carrière et travaille un week-end sur deux", a rappelé Cathy Le Gac du syndicat SUD-Santé. Questionnée sur la mobilisation au micro de France Inter, Agnès Buzyn a affirmé que les infirmières n'étaient pas oubliées du plan "Ma santé 2022". "C'est tout le contraire", s'est défendue la ministre de la Santé: ce plan "décharge sur l'ensemble des professionnels de santé la responsabilité des prises en charge" des malades chroniques. "Je ne comprends pas bien la revendication", a déclaré la ministre. La ministre "ne mesure pas l'urgence de la situation", ont déploré dans un communiqué les syndicats à l'issue d'une rencontre avec l'un de ses "conseillers techniques", demandant "audience au président de la République". [avec AFP]
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