95% des sages-femmes ont "choisi ce métier après avoir raté médecine" : la phrase d'un syndicat de médecins qui ne passe pas
L’Union nationale et syndicale des sages-femmes a dénoncé les propos du Syndicat des médecins libéraux (SML) qui s'est insurgé, dans un communiqué, contre "la volonté gouvernementale de faire disparaître les spécialités de pédiatrie et de gynécologie médicale au but de satisfaire les appétits des sages-femmes".
Fin octobre, le SML répondait par voie de communiqué au député Frédéric Valletoux qui accusait les syndicats d’être à l’origine "d’une inégalité de répartition des médecins sur le territoire tout en reconnaissant ‘un problème démographique’". "Mr Valletoux avoue sa méconnaissance du dossier par son ignorance des propositions des syndicats de médecins libéraux, dont le SML qui dénonce depuis plus d’une décennie, les écueils des politiques de santé suivies", écrivait notamment sa présidente, la Dre Sophie Bauer.
Annonçant qu’une plainte était à l’étude, le SML a listé tous les facteurs expliquant, selon lui, "les concentrations de médecins spécialistes", comme la fin de l’internat inter-région au profit des ECNi, les différents plans cancers qui visaient à regrouper les compétences sur un nombre restreint de plateaux techniques ou la concentration de ces plateaux ou encore "la gradation des maternités ayant abouti à la quasi-disparition des maternités privées".
Mais une autre raison avancée par le syndicat a provoqué la colère de l’Union nationale et syndicale des sages-femmes (UNSSF) : le SML considère en effet que la "volonté gouvernementale de faire disparaître les spécialités de pédiatrie et de gynécologie médicale au but de satisfaire les appétits des sages-femmes" est responsable de ces "déserts de spécialistes" dans certains territoires. Le syndicat va même plus loin, écrivant que 95% des sages-femmes "ont ‘choisi’ ce métier après avoir raté médecine".
"L’UNSSF dénonce les propos tenus par le SML dans leur flash info du 26 octobre. Ce communiqué relève d’un antiféminisme plus que primaire. Il ne cite aucun chiffre mais fait des raccourcis calomnieux et diffamatoires", écrit en réponse l’organisation, ce vendredi 3 novembre. "Nous sommes cependant heureuses d’apprendre par la voix du SML que le pouvoir de lobbying des 20 000 sages-femmes de France serait supérieur à celui de médecins plus que 10 fois plus nombreux !", ironise-t-elle ensuite.
Se réservant la possibilité de porter ces propos devant le Conseil de l’Ordre des médecins, l’UNSSF insiste sur le fait que c’est "la santé des femmes et des enfants" qui la préoccupe et que celles-ci auraient tout à gagner "d’un parcours de soin optimisé fédérant les énergies et les expertises complémentaires". Mais, souligne-t-elle, "cela suppose de travailler en réseau dans le respect mutuel de ce que chacun apporte". "Les sages-femmes y sont plus que prêtes mais – semble-t-il – pas le SML…", conclut-elle
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