Les médecins français sont-ils heureux ? Ce que révèle cette enquête
Une enquête réalisée par nos confrères de Medscape auprès de 1056 praticiens révèle que les médecins français sont majoritairement heureux dans leur vie personnelle et même professionnelle, et plutôt moins susceptibles de témoigner d'un burn out que leurs confrères d'autres pays. Par "autocensure" ?
Près des deux tiers des médecins français répondants* à cette enquête Medscape déclarent être heureux dans leur vie privée et 58%, l'être dans leur vie professionnelle ; à l'inverse, 17% d'entre eux affirment se sentir "plutôt" voire "très" malheureux au travail.
Si une majorité des praticiens estiment que leur état psychologique est bon voire très bon, ils sont 1 sur 6 à estimer que leur santé mentale n'est pas bonne – une proportion qui monte à 19% chez les jeunes médecins. Ces derniers sont également plus nombreux à considérer que leur santé et leur bien-être constituent une "priorité absolue" (49%, contre 37% des répondants de plus de 45 ans). 59% des jeunes médecins seraient ainsi prêts à diminuer leurs revenus pour un meilleur équilibre vie professionnelle-vie personnelle, contre 36% de l'ensemble des répondants.
D'après les résultats de cette enquête, 15% des médecins français se déclarent en burn out, et 7% rapportent être déprimés. "Je me trouve dans un état d'équilibre très fragile et je n'ai plus assez d'énergie pour renverser la situation, aucune perspective d'amélioration, témoigne ainsi une généraliste de 29 ans. La situation durant depuis 4 ans et s'aggravant de plus en plus : très difficile de garder le cap dans ces conditions." "Nous, médecins, n'avons pas trop le choix que de sacrifier notre vie personnelle pour soigner les autres. Qui se soucie de nous ?", lance un oncologue de 54 ans. "Je suis vraiment en burn out, je veux démissionner et changer de métier", assure un cardiologue de 34 ans.
Le burn out, "un signe de faiblesse"
Si certains médecins expriment un profond mal être, 64% des répondants à cette enquête affirment être ni épuisés, ni déprimés, une proportion plus importante qu'au Canada (55%), en Allemagne (52%) ou en Espagne (37%) ; quant aux médecins brésiliens et argentins, plus de la moitié se déclarent épuisés ou déprimés, voire les deux.
Pour le Dr Ariel Frajerman, psychiatre à l'Institut de psychiatrie et de neurosciences de Paris, les médecins français auraient tendance à s'autocensurer. "En France, le burn out est considéré comme un signe de faiblesse, mais il est tout de même mieux perçu que la dépression", commente le spécialiste pour Medscape Medical News.
Pour préserver leur santé mentale, seuls 11% des praticiens français disent avoir recours à une psychothérapie, tandis que 10% évoquent leur consommation d'alcool. Si la famille et les amis arrivent en deuxième dans les solutions privilégiées (65%), derrière les activités et loisirs (68%), 50% des médecins français déclarent manquer de temps pour entretenir des liens d'amitié.
[avec Medscape]
*1056 médecins exerçant en France ont répondu à ce sondage en ligne entre le 9 décembre 2024 et le 28 mars 2025
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