"Ce qui nous attend est une épreuve" : la mise en garde du président de l'Ordre des médecins

28/09/2020 Par Aveline Marques
Dans un entretien au Journal du dimanche, le Dr Patrick Bouet, président du Conseil national de l'Ordre des médecins (Cnom), tire la sonnette d'alarme. Alors que la deuxième vague de Covid "arrive plus vite que nous le redoutions", le médecin généraliste dénonce le défaut d'anticipation des pouvoirs publics et redoute la submersion des cabinets de ville.
 

"Si rien ne change, dans trois à quatre semaines, la France va devoir affronter pendant plusieurs longs mois d'automne et d'hiver une épidémie généralisée sur tout son territoire, sans base arrière dans laquelle puiser des renforts humains, avec un système de santé incapable de répondre à toutes les sollicitations." Le ton est grave et le discours volontairement alarmiste. Dans un entretien au JDD, le président de l'Ordre des médecins met en garde la population, les autorités sanitaires mais aussi les médecins contre la seconde vague de Covid qui "arrive plus vite que nous le redoutions", menaçant d'ébranler un système de santé déjà fragilisé par des années de restrictions et par la première vague. "Pour faire face à la première vague, nous avons dû retarder la prise en charge de patients atteints d'un cancer ou d'une maladie chronique grave, souligne-t-il. Aujourd'hui, il va falloir affronter le Covid en prenant en charge tous ces malades ainsi que les personnes âgées atteintes de complications de la grippe, les enfants touchés par la gastro. Ce qui nous attend est une épreuve", s'alarme-t-il.

Médecin généraliste en Seine-Saint-Denis, le président du Cnom signale que la situation est d'ores et déjà "tendue" dans les cabinets de ville. "Les généralistes sont submergés par les demandes injustifiées de tests, de certificats pour le retour à l'école ou au travail." Mais pour ce dernier, "le dépistage pour tous, sans ordonnance, a été une faute majeure." D'autant que les médecins traitants n'ont alors pas l'accès au résultat du test et se trouvent dans l'incapacité de "lancer le processus de traçage des cas contacts". "Les professionnels de santé, à l'origine du miracle du printemps, ne pourront pas pallier à nouveau les carences structurelles", prévient-il, dénonçant un défaut d'anticipation des pouvoirs publics face à la deuxième vague ainsi que l'absence d'un retour d'expérience sur la première. Au-delà des plans blancs dans les hôpitaux, le président du Cnom considère qu'il est urgent de créer un "comité de pratique", "pendant au Conseil scientifique" qui serait centré sur "l'organisation, la logistique, le concret". Car, rappelle-t-il, "l'hôpital est en première ligne, mais la majorité des malades n'iront pas à l'hôpital."   [avec Le Journal du dimanche]

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Claire FAUCHERY

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