Ordonnance numérique : un décret précise les obligations des médecins et les droits des patients

22/12/2023 Par Mathilde Gendron
Assurance maladie / Mutuelles
Un décret paru mercredi 20 décembre au Journal officiel "définit les conditions de mise en œuvre et d'entrée en vigueur de la prescription électronique". Pour rappel, le Gouvernement vise une dématérialisation de toutes les prescriptions de ville à la fin de l’année 2024. 

 

Le décret indique dans un premier temps que la Cnam “assure la conception et la mise en œuvre des traitements de données nécessaires à la dématérialisation des prescriptions”. En effet, elle doit “développer et mettre à la disposition des professionnels les téléservices leur permettant, conformément à l'article L. 4071-3, de transmettre de manière dématérialisée leurs prescriptions ainsi que les données relatives à l'exécution de celles-ci”. Données dont elle "assure la conservation" pendant cinq ans.  

Lorsque le médecin établit une prescription numérique à l’aide d’un logiciel, il doit également fournir une ordonnance papier, “sauf si le patient exprime le souhait de la recevoir exclusivement au moyen de la messagerie sécurisée”. L’exemplaire papier “reprend le contenu de la prescription électronique”, mais il contient également un QR code, “un dispositif d'identification permettant aux professionnels appelés à exécuter la prescription d'accéder à la prescription électronique”, détaille le décret. 

Ce texte précise également que les professionnels de santé qui prennent en charge un même patient peuvent “rechercher, au moyen des téléservices, les informations relatives aux prescriptions concernant ce patient et à l'exécution de celles-ci qui sont strictement nécessaires à la coordination ou à la continuité des soins, à la prévention ou à son suivi médico-social et social”. 

 

Opposition du patient 

Le décret “définit les droits des patients à l'égard de ces prescriptions dématérialisées et de leurs conditions d'exécution”. Le patient peut en effet s’opposer à la prescription électronique. Pour cela, il en informe “le prescripteur au moment de l'établissement de la prescription”. Le professionnel de santé doit alors “enregistrer l'opposition dans les téléservices et la mentionner sur l'exemplaire de l'ordonnance remis au patient”. Le patient peut également informer sa caisse de son opposition "à tout moment".

Pour les patients mineurs non émancipés, c’est le responsable légal qui a accès aux informations. En revanche, pour les consultations réalisées sans le consentement du responsable légal, le professionnel de santé doit informer le patient qu’il peut “s'opposer à ce que le titulaire de l'autorité parentale accède [...] aux informations relatives à cette prise en charge”. 

Les patients qui souhaitent garder l’anonymat lors d’une IVG peuvent l'indiquer au praticien. Ainsi, “seuls le prescripteur et le professionnel qui exécute la prescription peuvent accéder aux informations qui s'y réfèrent”. 

 

Exceptions à l'obligation 

Une fois l’ordonnance électronique réalisée, le professionnel de santé doit assurer la transmission, “concomitamment à l'envoi de la feuille de soins électronique”.

Le décret précise enfin que les médecins qui n’ont pas accès aux téléservices, dont la connexion internet est "insuffisante" du fait du lieu habituel d'exercice ou de "l'accomplissement d'actes en dehors de ce dernier”, ceux qui ont une “impossibilité technique ponctuelle d'accès aux téléservices, ou [une] impossibilité technique durable pour une cause étrangère au professionnel ; ceux qui ne parviennent pas à identifier le patient “via les services numériques en santé dédiés”, “ne sont pas tenus de procéder par voie dématérialisée. C’est également le cas pour des “prescriptions occasionnelles pour soi-même ou son entourage” et “pour les professionnels du service de santé des armées, conditions d'exercice des missions faisant obstacle à la mise en œuvre de cette obligation”. 

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Claire FAUCHERY

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2 débatteurs en ligne2 en ligne
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Débatteur Passionné
Médecins (CNOM)
il y a 2 ans
Les devoirs des médecins et droits des patients... Il manque la partie devoir du patient non ? Cette idéologie mortifère qui consiste à accorder toujours plus de droits, toujours plus d'allocations, toujours plus de subventions, sans aucune contrepartie mène à la ruine ce pays. Avis aux poètes : les cygales ont pris le pouvoir, la bise est venue et ce sont désormais les fourmis qui se retrouvent fort dépourvues.
Photo de profil de VieuxDoc Attéré
3,5 k points
Débatteur Passionné
Médecins (CNOM)
il y a 2 ans
Comme toujours , la liste de nos obligations administratives et informatiques s'allonge . Qui n'a pas en ce moment sa salle d'attente débordante ? Sans parler du temps à dégager à se former à la prise en charge de ces nouveautés...Je me suis formé , bien obligé , à la prise en main du nouveau logiciel de facturation , finalement trop dysfonctionnel , dont l'utilisation obligatoire est reportée à fin décembre 2024 ( au lieu de 2023). Je ne suis pas hostile ni à la nouveauté , ni aux améliorations technologiques , mais cela commence à faire beaucoup. Bon, je vous quitte , je vais jouer au Loto
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72 points
Etudiant en Pharmacie
il y a 2 ans
Mouais.... Du coup pas d'obligation, on conserve les ordonnances papier ... Quel est l'intérêt ? Il y aura toujours autant de fausses ordonnances, et les patients qui font plusieurs médecins / pharmacie auront juste a refuser l'ordonnance électronique.... Juste plus de paperasse pour tous !
 
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