Tous les candidats à la présidentielle prétendent avoir la solution contre la désertification médicale, mais le phénomène ne cesse de s'amplifier. Depuis sept ans, le nombre de cantons sans médecin généraliste a presque doublé.
De 2010 à 2017, "les fractures se sont agrandies, de vastes pans du territoire sont désormais en voie de désertification" note le géographe Emmanuel Vigneron. A la demande du journal Le Monde, le géographe de la santé a repris un travail effectué en 2010 et élaboré une carte actualisée des déserts médicaux. Il apparaît que 148 cantons vivent sans médecin généraliste libéral en 2017 contre 91 en 2010. Ainsi, 18 cantons sans aucun praticien obtiennent la note zéro. Ils sont 128 à récolter un 1 : des cantons où l’on trouve cinq généralistes pour 10 000 habitants, mais aucun représentant des autres professions de santé. 366 obtiennent un 2. Ce qui fait près de 3,9 millions de Français vivant dans des territoires à la situation alarmante, si on additionne ces trois notes. Seules quelques zones – principalement les grandes villes – sont aujourd’hui attractives pour les professionnels de santé, note le géographe. "Il y a un phénomène de concentration qui s’accélère, la métropolisation fait boule de neige", souligne Emmanuel Vigneron. Dans le même temps, le phénomène de désertification médicale s’étend gravement dans certains départements (Manche, Vendée…) et touche quasiment des régions entières, comme dans le centre de la France. Un double mouvement qui aboutit, selon lui, à une "France à deux vitesses". Voir la carte des déserts médicaux réalisée par Le Monde et Emmanuel Vigneron [Avec Lemonde.fr]
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