Courbe en J entre IMC et mortalité : l’impact du tabac sur les patients maigres

09/04/2019 Par Pr Philippe Chanson
Endocrinologie-Métabolisme Médecine interne
Plusieurs études observationnelles à grande échelle ont montré une relation en forme de J entre l’indice de masse corporelle (IMC) et la mortalité globale. L’utilisation de variants génétiques liés à l’IMC dans le cadre d’une approche de randomisation mendélienne modifie-t-elle cette relation entre IMC et mortalité ?

C’est à cette question que répond une équipe internationale grâce à une analyse en randomisation mendélienne linéaire et non linéaire de données provenant d’une étude norvégienne, l’étude HUNT, et d’une étude britannique, UK Biobank. Les données ont été obtenues à partir de participants d’origine européenne (56 150 dans l’étude HUNT et 366 000 dans l’étude UK Biobank) analysés au plan génétique. 12015 participants de l’étude HUNT et 10 344 participants de l’étude UK Biobank sont décédés après une durée de suivi médiane de 18.8 années pour l’étude HUNT et de 7 années pour l’étude UK Biobank. L’analyse de randomisation mendélienne linéaire indique une association globalement positive entre l’IMC prédit génétiquement à partir de variants génétiques connus pour être en lien avec l’IMC, et le risque de mortalité globale. Une augmentation d’une unité de l’IMC prédit génétiquement conduit à une augmentation de la mortalité de 5 % supérieure (IC 95 % : 1 à 8 %) chez les patients en surpoids (IMC entre 25 et 29.9) et de 9 % (4 à 14 %) chez les participants obèses (≥ 30 kg/m2). En revanche, le risque de mortalité est inférieur de 34 % (16 à 48 %) chez les patients dont l’IMC < 18.5 kg/m2 (maigreur) et de 14 % (-1% à 27 %) chez les patients de poids normal (entre 18.5 et 19.9 kg/m2). La randomisation non linéaire mendélienne indique une relation en forme de J entre l’IMC prédit génétiquement et le risque de mortalité globale, le risque le plus bas étant trouvé pour un IMC d’environ 22 à 25 kg/m2. Néanmoins, l’analyse des sous-groupes en fonction du statut tabagique suggère une relation croissante entre l’IMC et la mortalité chez ceux qui n’ont jamais fumé et une relation en forme de J chez ceux qui ont fumé. En conclusion, la relation en forme de J observée jusqu’à maintenant entre l’IMC et la mortalité globale semble avoir une base causale mais les analyses en sous-groupes en fonction du statut tabagique montrent que la relation entre l’IMC et la mortalité comprend au moins deux courbes distinctes plutôt qu’une seule relation en forme de J. Une augmentation du risque de mortalité chez les patients ayant un poids inférieur au poids normal n’est évidente que chez ceux qui ont fumé.

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Claire FAUCHERY

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