La finerenone ralentit l’évolution de la néphropathie chronique chez les diabétiques de type 2

17/12/2020 Par Pr Philippe Chanson
Diabétologie

La finerenone est un antagoniste non stéroïdien sélectif du récepteur des minéralocorticoïdes. A l’occasion d’essais à court terme, cette molécule a montré son efficacité dans la réduction de l’albuminurie chez des patients ayant une néphropathie chronique et un diabète de type 2. Mais les effets à long terme sur le rein et sur les complications cardiovasculaires ne sont pas connus, ce qui a amené à la mise en place de cette étude en double insu dans laquelle 5 734 patients ayant une néphropathie chronique et un diabète de type 2 ont reçu soit de la finerenone, soit du placebo. Les patients, pour être inclus, devaient avoir un rapport albumine/créatinine (l’albumine étant mesurée en mg et la créatinine en g) dans les urines de 30 à 300, un taux de filtration glomérulaire entre 25 et 60 ml/min/1.73 m2 et une rétinopathie diabétique ou avoir un rapport albumine/créatinine dans les urines de 300 à 5 000 avec un taux de filtration glomérulaire de 25 à 75 ml/min/1.73 m2. Avant la randomisation, tous les patients devaient être traités avec un médicament bloquant le système rénine/angiotensine, titré pour atteindre la dose maximale tolérable. Le critère composite d’évaluation principal était l’insuffisance rénale, la diminution d’au moins 40 % du taux de filtration glomérulaire à partir de la valeur basale ou le décès de cause rénale. Le critère composite secondaire était la survenue d’un décès cardiovasculaire, d’un infarctus du myocarde non fatal, d’un AVC non fatal ou d’une hospitalisation pour insuffisance cardiaque.

Au cours d’un suivi médian de 2.6 années, un événement du critère principal est survenu chez 504 des 2 833 patients (17.8 %) du groupe finerenone et chez 600 des 2 841 patients (21.1 %) du groupe placebo, donnant un hazard ratio de 0.82 (IC 95 % = 0.73 à 0.93 ; p = 0.001). Un critère d’évaluation secondaire est survenu chez 637 patients (13 %) du groupe finerenone et 420 (14.8 %) du groupe placebo, donnant un hazard ratio de 0.86 (0.75 à 0.99 ; p=0.03). Globalement, la fréquence des effets secondaires était similaire dans les deux groupes. L’incidence de l’arrêt de l’essai lié à une hyperkaliémie sous finerenone (2.3 %) était supérieure à celle observée sous placebo (0.9 %). En conclusion, chez les patients ayant une néphropathie et un diabète de type 2, un traitement par finerenone est associé à une réduction du risque de progression de la néphropathie et des événements cardiovasculaires en comparaison du placebo.

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