
Arrêts maladie : les généralistes forts prescripteurs de nouveau dans le collimateur de la Cnam
C'est reparti ! Une nouvelle campagne MSO-MSAP ciblant les médecins sur-prescripteurs d'arrêts de travail a été lancée, informent les syndicats.

Après une campagne 2023-2024 qui avait fait des ravages, l'Assurance maladie avait fait l'impasse sur les MSO-MSAP* l'an dernier, misant sur "l'accompagnement" plutôt que le contrôle. Mais alors que les dépenses d'indemnités journalières (IJ) continuent de s'envoler (+8% en 2024), l'Assurance maladie vient d'annoncer aux syndicats de médecins libéraux qu'une campagne serait bien lancée cette année, informe MG France.
Une réunion se tiendra à ce sujet le 11 juin, nous confirment plusieurs représentants syndicaux. Sollicitée par Egora, la Cnam n'a pas souhaité apporter plus de précisions.
Dépenses de santé : faut-il responsabiliser davantage les patients?

Christian Syssau
Non
Il faut responsabiliser tous les acteurs : bien sûr prendre conscience du coût des prescriptions par rapport à leur utilité , po... Lire plus
Si 1000 généralistes considérés comme sur-prescripteurs avaient été ciblés lors de la précédente campagne, "on attend la présentation de la Cnam pour savoir quelle sera la largeur du râteau cette fois-ci", indique le Dr Jean-Christophe Nogrette, secrétaire général adjoint. Des médecins ont "déjà été ciblés, notamment en Occitanie", rapporte le syndicaliste.
La profession n'acceptera pas qu'une fois encore des confrères honnêtes soient traités comme des fraudeurs
"MG France met en garde : la profession n'acceptera pas qu'une fois encore des confrères honnêtes soient traités comme des fraudeurs et déstabilisés par une campagne qui viserait une pratique normale répondant notamment à la grande cause nationale de la santé mentale, responsable en grande partie de l'augmentation des arrêts longs", prévient le syndicat sur Linkedin. MG France conseille aux généralistes concernés "de ne jamais accepter une MSO, qui est de facto une reconnaissance de culpabilité". "Si la caisse persiste, mieux vaut une MSAP, qui reporte sur le médecin conseil la responsabilité de valider ou refuser vos arrêts, face aux patients."
Lors de la précédente campagne, 416 généralistes avaient été mis sous objectifs et 207 avaient vus leurs prescriptions d'arrêts mises sous accord préalable.
*MSO : mise sous objectifs ; MSAP : mise sous accord préalable.
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