Lancette à saignée, bistouri à cataracte... découvrez les instruments des médecins du 17ème siècle

18/12/2013 Par S. B.

Depuis le 21 novembre dernier, la Clinique Louis Pasteur d’Essey-lès-Nancy propose une exposition sur le thème “Hygiène et soins, objets du quotidien au fil des siècles”. Une exposition mise en place dans le cadre d’une convention originale de mécénat signée entre la Clinique Louis Pasteur d’Essey-lès-Nancy et le Musée Lorrain de Nancy, qui contribue à la restauration de collections de pots à pharmacies, instruments chirurgicaux d’époque et portraits de médecins régionaux illustres. Au programme bistouri à cataracte, trépan, lancette à saignée ou encore scie d’amputation permettent d’imaginer ce qu’était la médecine des 17e, 18e et 19e siècles.   Le Bistouri à cataracte Pièce de la fin du XIXe du Musée Lorrain Pendant des siècles, on a réalisé l’opération de la cataracte par la technique de l’abaissement du cristallin. Avec une aiguille, on avait pour habitude de faire basculer le cristallin opaque, que l’on abandonnait ainsi dans le fond de l’œil. Réalisée sans anesthésie ni hygiène par de operateurs itinérants, cette opération effectuée en Europe jusqu’au milieu du 18e gênera bien entendu de très nombreuses complications.    La Clé de Garangeot  Pièce du XIXe du Musée Lorrain  L’art dentaire jadis surtout l’apanage des arracheurs de dents n’utilisait comme seul soins que des drogues et élixirs souvent fantaisistes. Pour extraite les dents atteintes ont avait recours à des outils tels que la clé de Garangeot, un instrument barbare qui emportait souvent avec la dent une partie de la mâchoire. Il faut attendre la fin du 18e pour que soient imposés les premiers contrôles de connaissance devant le collège de la chirurgie, qualifiant les premiers « experts pour les dents »...   Scie d’amputation et thermocautères              Pièces du XIXe du Musée Lorrain Pendant des siècles, la crainte de l’infection des blessures imposa des amputations quasi systématiques des membres, à l’aide d’instruments barbares tels que la scie d’amputation. La cautérisation des plaies était réalisée sans anesthésie au fer rouge, par thermocautère (tige métallique chauffée et appliquée sur le moignon pour cautériser la plaie) ou par simple déversement d’huile bouillante. Ambroise Paré proposa une alternative pour enrayer les hémorragies par un procédé de ligature et de compression manuelle des vaisseaux sanguins   Le tourniquet compresseur  Pièce de la fin du XVIIIe du Musée Lorrain. En 1674 au siège de Besançon, un chirurgien nommé Morel imagina de comprimer les vaisseaux sanguins par un appareil de sa fabrication : un garrot circulaire comportant une cheville dont on réglait la tension en la tournant sur elle-même, d’où le nom de tourniquet. Régulièrement perfectionné, cet appareil fut utilisé jusqu’au 19e siècle. Bien que l’hémostase dans les amputations des membres ait encore été améliorée par l’utilisation de tourniquets à vis, la mortalité suite aux infections resta élevée...   La lancette et la palette à saignée  La lancette est l’instrument incontournable de la saignée, plébiscitée comme incontournable acte salvateur. Les lancettes existaient de toutes tailles de manière à pouvoir intervenir en différents points : - sur la tête, via quinze veines pour traiter les céphalées  - sur les pieds,  via dix veines en cas de douleurs intenses - entre le petit doigt et l’annuaire pour la saignée dite « salvatelle », pratiquée en cas de danger de mort, celle supposée sauver la vie.   Pièces de la fin du XVIIIe du Musée Lorrain Utilisée pour recueillir le sang, la palette à saignée fait jadis partie intégrante de l’étui du chirurgien. L’apparition de la palette permet en fait de codifier le prélèvement de sang et de le mesurer. Pour être bien réalisée, une saignée ne devait ainsi pas dépasser 4 palettes, soit environ une livre de sang..   Otoscope Date non renseignée, pièce prêtée par le Personnel de la Clinique Louis Pasteur Destiné à  l'inspection du conduit auditif externe et du tympan, l’otoscope est aujourd’hui l’un des instruments les plus utilisés en médecine générale avec le stéthoscope et le tensiomètre.   Le Trépan  Pièce de la fin du XVIIIe du Musée Lorrain Destiné à l’ouverture de la boite crânienne, le trépan est l’instrument capable de percer les os du crane et réaliser ainsi la trépanation : une des plus anciennes pratiques médicales. La trépanation est restée pendant des siècles une pratique rituelle, magique, initiatique ou religieuse. Tous les troubles mentaux, cérébraux et même de simples céphalées pouvaient être soumis au trépan afin d’extraire les esprits malins qui pouvaient s’y loger...   Les Ventouses  Pièce de 1927 du Musée Lorrain Utilisées d’abord sous forme “sèches”, les ventouses étaient de petits vases à larges ouverture appliquées sur la peau et dans lesquelles on raréfiait l’air en y brulant du coton pour appeler le sang à la surface. Au 16e pour plus d’intensité, on scarifiait les ventouses pour déterminer un écoulement de sang. La saignée ainsi réalisée complétait la saignéegénérale. 

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Les négociations conventionnelles entre les médecins et l'Assurance maladie doivent-elles reprendre?

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