22ème CPLF : la dyspnée dans la BPCO, un symptôme encore mal pris en charge

20/02/2018 Par Marielle Ammouche
Pneumologie

Corrélée au niveau d’obstruction bronchique, la dyspnée s’associe souvent chez les patients BPCO à des comorbidités et à des symptômes anxio-dépressifs. Peu de patients bénéficient pourtant d’un traitement optimal. Symptôme cardinal de la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), la dyspnée peut pourtant être difficile à évaluer en pratique quotidienne, en particulier chez les patients porteurs de comorbidité. Une étude récente s’est intéressée à ce trouble clinique parmi les 1.973 patients inclus par leur pneumologue depuis le 1er janvier 2014 dans la cohorte Palomb (Plateforme Aquitaine et observatoire de la BPCO), créée par des pneumologues d’Aquitaine et de Charente. Ces patients avaient un âge moyen de 66 ans et étaient, dans les deux tiers des cas, de sexe masculin. L’analyse multivariée a révélé que la dyspnée a une composante multifactorielle. Après ajustement pour l’âge et le tabagisme, ce symptôme est apparu associé à la sévérité de la BPCO (jugée sur le Volume expiratoire maximum seconde, Vems), à la présence d’une distension thoracique (OR de 1,68) ou d’une dilatation des bronches (1,84), à un nombre d’exacerbations au moins égal à 2 par an (OR de 1,41), ainsi qu’à l’existence d’une hypertension artérielle (1,5), d’un surpoids (1,33), et d’une anxiété (2,5). En analyse univariée, les femmes étaient plus souvent dyspnéiques, mais ceci n’a pas été confirmé en analyse multivariée (OR de 0,71).   Trop peu de réhabilitation respiratoire   Une autre étude, en vraie vie, mais réalisée cette fois-ci en région Lorraine, a mis en évidence une fréquence élevée (53 %) de dyspnée sévère (stade ≥ 3 selon l’échelle modifiée du Médical Research Council, mMRC) sur les 120 premiers patients atteints de BPCO, de la cohorte prospective iBPCO. L’intensité de la dyspnée, évaluée sur l’échelle mMRC, était là aussi positivement corrélée au niveau d’obstruction bronchique (p < 0,0001), et ces patients étaient en moyenne plus souvent anxieux (34,4 % selon l’échelle de Hamilton) et dépressifs (31,1 %) que ceux sans dyspnée sévère (respectivement 11,1 % et 7,4 % de troubles anxieux et dépressifs). Les auteurs insistent sur le fait que ces dyspnées ne bénéficient pas d’un traitement optimal. Une réhabilitation respiratoire n’a en effet été proposée qu’à 41 % des patients avec une dyspnée sévère de cette série (et à 41,5 % de ceux avec une dyspnée réfractaire, soit une dyspnée d’intensité importante persistant plus de 3 mois malgré un traitement optimal de la BPCO sous-jacente). En outre, pas plus d’un quart des malades dyspnéiques sévères et réfractaires avec un syndrome anxio-dépressif (SAD) à prédominance d’anxiété ont reçu un traitement anxiolytique et, seulement 15 % de ceux avec un SAD à prédominance de dépression un traitement antidépresseur.

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Claire FAUCHERY

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