Fort impact du régime méditerranéen sur le risque de dépression

10/10/2018 Par Marielle Ammouche
Psychiatrie

Selon une méta-analyse française, le régime méditerranéen serait associé à une diminution de 33% du risque de dépression.

  La dépression constitue un problème de santé publique majeur car elle affecterait 300 millions de personnes dans le monde, soit une prévalence de 7% des femmes et 4% des hommes. En outre, elle constitue la maladie cérébrale la plus couteuse en Europe. Pourtant, une vaste étude française suggère que cette pathologie pourrait être prévenue par un régime alimentaire équilibré.  Pour arriver à cette conclusion, des chercheurs de l’Inserm et de l’Université de Montpellier ont inclus dans leur travail 41 études qui portaient sur l’existence d’un lien entre l’adhésion des personnes aux recommandations alimentaires (évaluée sur divers scores), et le risque d’apparition de troubles dépressifs. Au total, cette analyse a porté sur 36 556 adultes. Les chercheurs ont alors montré que c’est le régime méditerranéen (alimentation riche en fruits et légumes, poisson et céréales) qui a le plus fort impact en termes de protection : il est en effet associé à une diminution de 33 % d’un risque de dépression. Un régime à faible indice inflammatoire (pauvre en acide gras saturés, en sucre, et en produits raffinés) réduit aussi le risque dans une moindre mesure (- 24%). L’étude montre, en outre, qu’un régime alimentaire pro-inflammatoire (riche en acide gras saturés, en sucre, et en produits raffinés) est associé à un plus fort risque de dépression. L’inflammation chronique potentiellement induite par ce type d’alimentation pourrait être directement impliquée dans la survenue de la dépression. Selon Tasnime Akbaraly, chercheuse à l'Inserm en charge de l’étude : "Ces résultats soutiennent l’hypothèse selon laquelle éviter les aliments pro-inflammatoires (en faveur d’un régime anti-inflammatoire) contribue à prévenir les symptômes dépressifs et la dépression." Ces données sont à mettre en parallèle avec de précédentes études qui ont également établi un lien entre régime alimentaire et microbiote intestinal. Or il est actuellement acquis que la relation entre intestin et cerveau joue un rôle clef dans les troubles dépressifs. Pour Tasnime Akbaraly, "les résultats de notre étude montrent l’importance de nos habitudes alimentaires dans la survenue de troubles dépressifs et encouragent à généraliser le conseil nutritionnel lors des consultations médicales". L’Inserm précise cependant que des essais cliniques supplémentaires sont nécessaires pour évaluer l’efficacité de régimes alimentaires comme le régime méditerranéen pour diminuer le risque, la sévérité et la répétition d’épisodes dépressifs.

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Claire FAUCHERY

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