Hyperprolactinémie traitée par cabergoline : faible risque de valvulopathie avec traduction clinique

21/03/2019 Par Pr Philippe Chanson
Cardio-vasculaire HTA Diabétologie Endocrinologie-Métabolisme Ophtalmologie
La cabergoline est le traitement de première intention de la plupart des patients ayant un adénome hypophysaire à prolactine ou ayant une hyperprolactinémie. Son utilisation à forte dose dans la maladie de Parkinson a été abandonnée depuis la publication d’une association entre le développement d’une valvulopathie cardiaque restrictive caractéristique et l’utilisation de fortes doses de cabergoline.

Qu’en est-il chez les patients recevant des doses plus faibles de cabergoline pour le traitement de l’hyperprolactinémie ? La question reste discutée alors même que des recommandations réglementaires très strictes pour un dépistage en écho-cardiographie ont été éditées. Une équipe britannique a donc mené une méta-analyse explorant les liens entre l’utilisation de la cabergoline pour le traitement de l’hyperprolactinémie et une valvulopathie cardiaque significative au plan clinique. Toutes les études cas-témoins ont été incluses lorsque les patients recevaient la cabergoline depuis plus de 6 mois pour une hyperprolactinémie.  Les rapports de cas cliniques, les analyses préalables, les articles de revue et les articles ne s’intéressant qu’à la maladie de Parkinson ont été exclus. Sur 76 études sélectionnées, 13 répondaient aux critères d’inclusion. Des régurgitations tricuspides ont été observées plus souvent (odds ratio = 3.74 ; IC 95 % = 1.79 à 7.8, p < 0.001) dans le groupe traité par cabergoline en comparaison du groupe témoin. Cependant, aucun des patients qui avaient une dysfonction tricuspidienne n’a été diagnostiqué sur des symptômes cliniques. Il n’y avait pas d’augmentation significative des autres valvulopathies. Les recommandations actuelles indiquant la nécessité d’une surveillance échocardiographique tous les 6 ou 12 mois paraissent donc, chez les patients ayant une hyperprolactinémie et traitées par cabergoline, inappropriées. Il faudrait néanmoins des études à grande échelle, prospectives, contrôlées avec une échocardiographie de qualité vérifiée et une interprétation centralisée pour apporter des données permettant réellement de faire des recommandations sur une surveillance cliniquement appropriée, coût-efficace, chez les patients prenant de la cabergoline pour le traitement de l’hyperprolactinémie. Tant que de telles études ne sont pas disponibles, les données présentées dans cette méta-analyse suggèrent qu’il faut probablement quand même surveiller ces patients sous cabergoline mais certainement à une moindre fréquence que ce qui est actuellement recommandé.

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Claire FAUCHERY

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