Le volanesorsen, un ARN messager anti-sens, est efficace pour diminuer les triglycérides en cas de syndrome d’hyperchylomicronémie familiale

13/09/2019 Par Pr Philippe Chanson
Endocrinologie-Métabolisme
L’hyperchylomicronémie familiale est une maladie génétique rare, liée à une perte de l’activité lipoprotéine lipase qui se caractérise par une hyperchylomicronémie et des épisodes récidivants de pancréatite. Il n’y a pas de traitement efficace. Une équipe internationale, menée par le Professeur Eric Bruckert, de la Pitié-Salpêtrière (Paris) rapporte les résultats d’une étude ouverte de 3 patients ayant ce syndrome et traités par volanesorsen, un ARN messager anti-sens permettant une inhibition de l’APOC3 hépatique. Ce traitement a permis de diminuer l’apoliprotéine C3 et les co-triglycérides.

L’étude était une étude de phase 3, en double insu, randomisée de 52 semaines, permettant d’évaluer l’efficacité et la sécurité du volanesorsen donné chez 66 patients ayant une hyperchylomicronémie familiale. Les patients recevaient soit le volanesorsen, soit le placebo. Le critère d’évaluation principal était le pourcentage de variation des triglycérides à jeun entre la valeur basale et la valeur à 3 mois. Les patients recevant l’ARN anti-sens, le volanesorsen, ont vu diminuer leur concentration moyenne d’APOC3 de 2,57 g/l, ce qui correspond à une diminution de 84 % à 3 mois alors que les patients qui recevaient du placebo avaient une augmentation de l’APOC3 de 0,19 g/l, ce qui correspond à une augmentation de 6,1 % (p < 0.001). Les patients qui recevaient le volanesorsen avaient une diminution de 77 % des triglycérides en moyenne, ce qui correspondait à une diminution moyenne de 17,1 g/l (19,3 mmol/l) (IC 95 % = 13,3 à 20,9 g/l, soit 15 à 23,6 mmol/l) alors que les patients qui recevaient du placebo avaient une augmentation de 18 % des triglycérides en moyenne, correspondant à une augmentation de 0,92 g/l, soit 1 mmol/l (IC 95 % = -30 à +48 g/l, soit -3,4 à + 5,5 mmol/l, p < 0,001). A 3 mois, 77 % des patients du groupe volanesorsen, en comparaison de 10 % des patients du groupe placebo, avaient des triglycérides < 7,5 g/l, soit 8,5 mmol/l. Vingt des 33 patients qui recevaient le volanesorsen avaient des réactions aux sites d’injection alors qu’aucun des patients qui recevaient le placebo n’en avaient. Aucun des patients du groupe placebo n’avait des plaquettes < 100 000/µl alors que 15 des 33 patients du groupe volanesorsen avaient une thrombopénie < 100 000 dont 2 avaient moins de 25 000. Aucun des patients n’avait une thrombopénie < 50 000 après surveillance renforcée des plaquettes. Le volanesorsen diminue les concentrations de triglycérides à moins de 7,5 g/l chez 77 % des patients ayant une hyperchylomicronémie familiale. La thrombopénie et les réactions aux sites d’injection sont les effets secondaires les plus fréquents.

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