VIH : un risque fortement accru de déficiences cognitives

17/10/2019 Par Marielle Ammouche
Infectiologie
Le lien pourrait résulter de l’inflammation cérébrale, de l’immunodéficience, ou encore de comorbidités.

Parallèlement au progrès thérapeutiques, l’espérance de vie des patients vivant avec le VIH s’est accrue, entrainant de nouvelles problématiques liées au vieillissement. Une équipe de chercheurs montpelliérains s’est ainsi intéressée à la survenue de déficiences neurocognitives (DNC) -telles qu'une baisse de l'attention, de la mémoire et des capacités motrices- chez les patients vivant avec le VIH (PVVIH). Pour cela, ils ont inclus dans une étude 200 PVVIH recrutées dans six centres français, qu’ils ont comparé à 1 000 personnes de même âge, genre et niveau d’éducation issues de la cohorte Constances, recrutées en population générale. Les patients VIH étaient âgés de 55 à 70 ans et contrôlaient le VIH. Les auteurs ont alors mis en évidence que la prévalence de DNC était de 35% chez les PVVIH contre 24% pour le groupe contrôle, soit une augmentation du risque de près de 50%. Cette différence persistait même après prise en compte de plusieurs facteurs de confusion potentiels (consommation d'alcool ou de tabac, activité physique, diabète, hypertension...), y compris en utilisant plusieurs méthodes d’évaluation des tests cognitifs. Les auteurs précisent que les troubles observés ont été mis en évidence sur des tests. Mais ils étaient légers, et n’impactaient généralement pas ou peu la vie quotidienne des patients. Ils ajoutent que cette étude ne permet pas d’établir un lien de cause à effet. Selon eux, trois hypothèses sont envisageables pour expliquer ces données. La première est que l'infection par le VIH et ses traitements sont à l’origine d’une inflammation récurrente du cerveau. Une deuxième est que les complications associées à l’immunodéficience ont pu impacter la cognition avant la mise sous traitement contre le VIH, mais sans aggravation plus rapide par la suite par rapport à la population générale. Enfin, « la séropositivité pourrait être associée à d'autres facteurs de risques (consommation de drogues notamment) qui sont difficiles à mesurer pleinement dans les deux populations de cette étude » reconnaissent les auteurs.

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