Des gènes candidats pour la prédiction d’un phénotype SOPK dans les générations ultérieures

16/01/2020 Par Pr Philippe Chanson
Gynécologie-Obstétrique
Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) est une pathologie reproductive et métabolique qui touche jusqu’à 17 % des femmes en âge de procréer. Beaucoup de femmes ayant un SOPK ont une sécrétion excessive d’androgènes ovariens et surrénaliens, une oligo-anovulation et des conséquences en termes de santé dont une réduction de la fertilité et un diabète de type 2, aggravés par l’obésité.

Malgré la prévalence élevée du SOPK et de ses effets délétères sur la santé, son étiologie reste mal connue. Les analyses génétiques ont montré que les variants trouvés n’expliquaient que 10 % de l’héritabilité. Il y a donc d’autres facteurs qui augmentent la susceptibilité au SOPK, en particulier l’environnement intra-utérin et les conditions de santé maternelle. Les androgènes circulants sont trois fois supérieurs chez les femmes présentant un SOPK et sont associés de manière positive avec la gravité des anomalies en termes de reproduction et métaboliques dont les complications pendant la grossesse. Les filles de femmes ayant un SOPK ont quelques biomarqueurs d’une exposition in utero aux androgènes. Une équipe suédoise s’est donc intéressée d’abord aux aspects épidémiologiques concernant les filles de mères ayant eu un SOPK et sur un modèle de souris exposées à un excès d’androgènes pendant la gestation. Une cohorte nationale suédoise montre que les filles nées de mères ayant un diagnostic de SOPK ont plus souvent un diagnostic de SOPK (7.7 %) en comparaison des filles nées de mères n’ayant pas de SOPK (diagnostic de SOPK dans 0.6 %). D’autre part, dans une étude longitudinale menée au Chili, sur 21 filles de femmes ayant un SOPK, 15 avaient une hyperandrogénie, 12 avaient des cycles irréguliers et 11 avaient un aspect ovarien polykystique en échographie en comparaison de 2, 0 et 2 des filles du groupe témoin. Enfin, dans le modèle de souris femelles ayant des traits types SOPK induits par une injection en fin de gestation de dihydrotestostérone, avec ou sans obésité, les portées femelles de 1ère et de 3e générations ont des phénotypes reproductifs et métaboliques de type SOPK. Le séquençage des ovocytes en métaphase 2 des portées F1 et F3 femelles trouve une expression génique perturbée à travers les différentes générations, en particulier au niveau de 4 gènes qui sont aussi exprimés de manière différentielle dans des prélèvements sanguins de filles dans l’étude cas-témoins ou d’autres femmes ayant un SOPK. Ces données concordent donc pour apporter des éléments en faveur d’effets transgénérationnels chez les descendantes des mères ayant un SOPK et suggèrent des gènes candidats pour la prédiction d’un phénotype SOPK dans les générations ultérieures.

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Claire FAUCHERY

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