Cancer : mieux dépister la sarcopénie

22/04/2022 Par Marielle Ammouche
Cancérologie Nutrition
Les résultats de l’étude « Sarcopénie, Cancer & Nutrition » (Scan), menée à l’initiative de Fresenius Kabi France, soulignent la fréquence de la sarcopénie chez les patients atteints de cancers métastatiques, et l’importance d’une prise charge globale.

  Cette étude visait à évaluer par scanner la prévalence de la sarcopénie en France chez les patients atteints de cancers métastatiques (poumon, rein, côlon, sein, prostate) par la mesure de la surface musculaire au niveau de la vertèbre lombaire L3. 766 patients atteints d’un cancer métastatique ont été inclus (âge moyen : 65 ans). Les résultats montrent que, toutes localisations tumorales confondues, 2 patients sur 3 (69%) atteints d’un cancer métastatique sont sarcopéniques. La sarcopénie était fréquemment sous-diagnostiquée par les médecins oncologues, et spécialement lorsque le patient était obèse. L’étude a par ailleurs permis d’identifier des facteurs de risque de faible masse musculaire: âge >70 ans, localisation prostatique de la tumeur, et dénutrition sévère. Il existait aussi deux facteurs de protection : le sexe féminin, et l’absence de métastases cérébrales. Ces éléments sont importants à prendre en compte car la présence d’une sarcopénie influe sur le traitement et est un facteur de mauvais pronostic. Ainsi, 14% des patients non sarcopéniques rapportent des modifications de leur traitement ou au moins deux effets indésirables sévères (contre 8% des non sarcopéniques) ; et 12% subissent un report de traitements anti-tumoraux (contre 7%). Enfin, l’étude souligne le manque de suivi adapté : seul 1 patient sarcopénique sur 3 bénéficie de soutien nutritionnel, que ce soit conseils en nutrition ou un recours à la nutrition clinique (nutrition orale, entérale ou parentérale). Or, chez 1 patient sur 2, la cause de cette sarcopénie est associée à la dénutrition. Le manque d’activité est aussi préjudiciable. Ainsi, selon l’étude Scan, environ 34% des patients sarcopéniques sont alités plus de 11h par jour, contre 25% pour les patients non sarcopéniques. « L’étude Scan suggère que la 1ère cause de sarcopénie est la réduction des apports alimentaires : une première approche efficace consiste donc à devenir particulièrement vigilant sur ce paramètre », selon le Pr François Goldwasser, oncologue à l’hôpital Cochin (Paris). « Un meilleur dépistage de la sarcopénie pour les patients atteints de cancer permettrait une prise en charge intégrée qui repose sur le triptyque vertueux du traitement médicamenteux, de l’accompagnement nutritionnel et d’une activité physique régulière », conclut Graziella Pourcel, directrice médicale de Fresenius Kabi France.

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Claire FAUCHERY

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