En population générale âgée, la supplémentation en vitamine D n’a pas d’impact significatif sur le risque de fracture

13/09/2022 Par Pr Philippe Chanson
Endocrinologie-Métabolisme
Les suppléments de vitamine D sont recommandés pour la santé osseuse dans la population générale mais les données concernant leur rôle dans la prévention éventuelle des fractures est controversé.

Dans une étude ancillaire de l’étude VITAL (Vitamin D and Omega-3 trial), les investigateurs ont testé si la supplémentation en vitamine D était capable de diminuer le risque de fracture en comparaison du placebo. L’étude VITAL était une étude randomisée, contrôlée qui analysait (trois bras) si une supplémentation par de la vitamine D3 à la dose de 2000 U par jour ou d’acide gras n-3 à la dose de 1 g par jour, ou les deux, étaient capables de prévenir ou non les cancers et les maladies cardiovasculaires chez des hommes de plus de 50 ans et chez des femmes de plus de 55 ans aux Etats-Unis. Les participants n’étaient pas recrutés sur la base d’un déficit en vitamine D, d’une densité minérale osseuse abaissée ou sur une ostéoporose et la survenue d’une fracture était rapportée par les participants sur la base de questionnaire annuel. Le critère d’évaluation principal était la survenue de fractures quelles qu’elles soient, des fractures non vertébrales et des fractures de hanche. Sur les 25 871 participants (50.6 % de femmes et 20.2 % d’Afro-américains), 1 991 fractures sont survenues chez 1 551 participants sur un suivi médian de 5.3 années. La supplémentation en vitamine D3 en comparaison du placebo n’avait pas d’effet significatif sur les fractures totales, survenues chez 769 des 12 927 participants du groupe vitamine D et chez 782 des 12 944 participants du groupe placebo, donnant un hazard ratio de 0.98 (IC 95 % = 0.89 à 1.08 ; p = 0.70). La supplémentation en vitamine D n’a pas eu non plus d’effet sur les fractures non vertébrales (hazard ratio = 0.97 ; 0.87 à 1.07 ; p = 0.5) ni sur les fractures de hanche (hazard ratio = 1.01 ; 0.70 à 1.47 ; p = 0.96). Il n’y avait pas de variation de l’effet du traitement en fonction des caractéristiques basales, en particulier l’âge, le sexe, l’origine ethnique, l’indice de masse corporelle ou les concentrations de 25 OH vitamine D. Il n’y avait pas non plus de différence entre les groupes en termes d’effets secondaires. En conclusion, la supplémentation en vitamine D ne semble pas s’associer à une réduction significative du risque de fracture en comparaison du placebo chez des sujets apparemment en bonne santé, d’âge moyen ou âgés qui n’étaient pas sélectionnés en fonction de la présence d’une carence en vitamine D, d’une réduction de la masse osseuse ou d’une ostéoporose.

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Claire FAUCHERY

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