Hausse historique des cas autochtones de dengue en France métropolitaine

22/09/2022 Par L. C.
Infectiologie
Depuis le mois de juillet dernier, 47 cas autochtones de dengue répartis en 5 foyers ont été enregistrés en métropole, ce qui est le maximum détecté en France métropolitaine", alerte Santé publique France.
 

D’après le dernier bilan de Santé publique France, datant du 20 septembre, 47 cas autochtones de dengue ont été enregistrés en métropole depuis le mois de juillet 2022. Ces cas sont répartis en 5 foyers. Un niveau jamais atteint jusqu’ici en France métropolitaine, souligne l’agence sanitaire. "Précédemment le maximum avait été de 14 cas de dengue autochtone en 2020", précise-t-elle. SpF note également que la taille des foyers est "plus importante que précédemment", en particulier celui de Saint-Jeannet-Gattières-La Gaude (Alpes-Maritimes), où l’on recense 29 cas. Deux autres ont été identifiés dans la commune limitrophe de Saint-Laurent-du-Var. "Les épisodes de transmission de dengue étaient jusqu’à présent restés très circonscrits, parfois limités à 1 cas autochtone. L’épisode le plus important avait concerné 8 personnes à Nîmes en 2015", indique SpF. Autre signal inquiétant : l’extension du risque sur le territoire métropolitain avec la survenue de foyers dans des départements jusque-ici "épargnés", à l’instar des Pyrénées orientales, des Hautes Pyrénées et la Haute Garonne. "Auparavant les cas étaient majoritairement survenus dans le Var, les Alpes Maritimes, l’Hérault, le Gard", contextualise l’agence. Santé publique France explique cette nette hausse par trois facteurs principaux : l’extension sur le territoire et les fortes densités de moustiques vecteur Aedes albopictus, la reprise des voyages et le retour des voyageurs de zone d’endémie, mais aussi les conditions climatiques, "favorables à la multiplication des moustiques avec chaleur et pluies". Si on assiste à une répétition de ces épisodes - "qui sont progressivement devenus habituels chaque année – depuis 2010, SpF indique qu’à l’avenir, ils sont appelés "à se reproduire, augmenter en taille et survenir dans de nouveaux départements". "Le développement d’épidémie n’est pas exclu", alerte-t-elle, faisant référence aux épidémies de chikungunya survenues en Italie en 2007 et 2017. Elle n’exclut pas par ailleurs l’émergence de nouveaux virus. Face à ce phénomène, elle appelle à mettre en place des mesures de prévention par le biais d’actions "individuelles et collectives" : lutter contre les gîtes larvaires, se protéger avec des vêtements couvrants par exemple – notamment dans le cadre d’un voyage dans une zone d’endémie, la mise en œuvre d’une démoustication par les ARS "dès le signalement d’un cas importé ou d’un cas autochtone", et le développement des vaccins. A ce sujet, l’agence rappelle qu’un seul vaccin contre la dengue a été mis sur le marché mais il présente "des limites d’utilisation". Il n’est notamment "pas recommandé aux personnes vivant sur le territoire métropolitain". Mais "d’autres vont prochainement suivre", avance Santé publique France. Aucun vaccin n’existe contre le chikungunya et le Zika.

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