Agnès Buzyn s'interroge sur l'efficacité de la politique de lutte contre la pauvreté

11/06/2018 Par Catherine le Borgne
Politique de santé

Au cœur d'une polémique soulevée par le Canard Enchaîné sur les économies supposées – 7 milliards d'euros - qu'elle doit réaliser sur les dépenses sociales à partir de 2021, ce qu'elle conteste, Agnès Buzyn s'explique dans Le Journal du Dimanche sur les "très secrètes économies" qui seraient concoctées par le gouvernement Macron.

Objet d'un feu de questions par le Journal du Dimanche, la ministre de la Santé n'a pas démordu de sa ligne : "Il n'y aura pas de coupes sur les plus pauvres", mais rien n'interdit au gouvernement d'évaluer les politiques en place, pour tendre à plus d'efficacité. Pour Agnès Buzyn, "notre modèle social est grippé. Un certain nombre de dispositifs visent à faire du palliatif ou du curatif au détriment du préventif". On a donc privilégié "l'approche monétaire pour éviter de sombrer dans la grande pauvreté. C'est indispensable mais insuffisant". Notre système d'aide étant un "maquis", de nombreuses personnes ne demandent pas les aides auxquelles elles auraient droit et des erreurs "voire des fraudes" ne permettent pas de lutter contre cette "spécificité française qu'est le déterminisme social". La ministre affirme que le budget de la sécurité sociale sera "à l'équilibre", mais il n'y aura pas de coupes budgétaires sur les plus pauvres. "Ce que je dis, ce n'est pas la politique d'Agnès Buzyn, mais celle du gouvernement. Quand Gérard Darmanin et Bruno Le Maire évoquent la question de l'efficacité de la dépense publique, ils sont dans leur rôle. Chacun travaille avec son prisme". La ministre conteste vigoureusement que Bercy ait pu lui demander de réaliser 7 milliards d'économies. "Il n'y a jamais eu la moindre demande en ce sens", insiste-t-elle. Sur les 700 milliards d'euros de prestations sociales redistribuées chaque année, 90 % vont aux retraites, à la maladie, aux prestations familiales. Il y a également 50 milliards qui sont destinées à la lutte contre la pauvreté. "Nous sommes en droit d'interroger leur efficacité, explique la ministre, tout comme les aides versées aux entreprises d'ailleurs. En aucun cas, nous ne remettons en cause leur bien-fondé. Il n'est pas question de faire des économies sur le dos des pauvres". [Avec le Journal du Dimanche ]

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Claire FAUCHERY

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