Meurtre d'un gynécologue : douze ans après, le mari d'une patiente mis en examen

05/10/2022 Par Marion Jort
Faits divers / Justice
Un homme de 43 ans vient d’être mis en examen pour violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner dans le cadre de l’enquête sur le décès d’un gynécologue, remontant à 2010.  

 

L’affaire avait été initialement classée en 2014… Mais plus de douze ans après les faits, les enquêteurs de la brigade criminelle de la direction régionale de la police judiciaire de Versailles viennent de mettre en examen un homme de 43 ans pour le mystérieux meurtre d’un gynécologue. 

Le 1er juillet 2010, le praticien âgé de 61 ans avait été retrouvé inconscient sur le parking de la clinique du Parisis (Val d’Oise), où il exerçait. Il présentait un traumatisme facial ainsi qu’une plaie importante. Transporté aux urgences du Kremlin-Bicêtre, son décès est constaté à son arrivée à l’hôpital.  

Sur le parking, les policiers ne trouvent aucun objet ni arme ayant pu servir à une quelconque agression. Interrogé, l’un de ses confrères anesthésistes suggère un AVC, la victime en ayant présenté "tous les signes" selon lui. Le gynécologue serait ainsi tombé et sa tête aurait heurté un plot en béton. Théorie appuyée par la directrice de la clinique où exerçaient les deux médecins.  

A cette époque, l’autopsie ne permet néanmoins pas d’établir avec certitude la thèse de l’AVC. Ne trouvant aucune menace laissant présager un acte de vengeance, les policiers sont dans l’impasse. Par ailleurs, une patiente confie aux policiers avoir vu un homme se tenir près du corps du médecin, avant de s’enfuir. Mais, faute d'éléments probants, l’affaire est classée en 2014.  

 

Une dénonciation relance l’affaire 

L’été dernier, le dossier est pourtant rouvert par les enquêteurs : une dénonciation relance l’affaire. Une femme, patiente du gynécologue, souhaite faire part de soupçons portant sur son ex-mari. L’année du meurtre, elle avait eu rendez-vous avec le gynécologue. Un soir, elle avait expliqué à son conjoint de l’époque avoir été surprise qu’au cours de la consultation, le médecin n’ait jamais porté de gants. Elle précise aussi avoir bien indiqué que l’examen s’était néanmoins "déroulé normalement".

Quelques semaines après le décès du gynécologue, une amie qui logeait chez elle lui confie que le soir du meurtre, son ex-mari était "rentré particulièrement anxieux". Ce dernier aurait révélé qu’il avait frappé un homme, resté inconscient quand il a quitté les lieux. La Gazette du Val d’Oise précise que son signalement correspond à l’individu repéré près du corps. De plus, il aurait entretenu, suite à sa rupture, une relation avec une personne à qui il aurait avoué le meurtre.  

Placé sur écoute, les policiers captent une discussion téléphonique de l’individu avec sa nouvelle compagne, qui lui demande si sa convocation au commissariat à un rapport avec "l’histoire de la mort du gynécologue". Placé en garde à vue le 27 septembre, il a d’abord cherché à nier les faits et accusé son ex-femme, avant d’avouer devant le juge d’instruction qu’il s’agissait d’un accident. Selon ses explications, à la suite de la conversation avec son ex-épouse, il serait allé trouver le gynécologue, l’aurait frappé et le médecin se serait cogné la tête dans sa chute.  

Il a été remis en liberté et placé sous contrôle judiciaire.  

[avec La Gazette du Val d’Oise]  

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Claire FAUCHERY

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